par Dr. Gilbert Doctorow
Dans cet essai, j’offre une analyse textuelle détaillée du discours livré par le Président Emmanuel Macron devant une session unie du Congrès à Washington le 25 avril 2018. C’est une nouvelle application du genre d’analyse que j’ai pratiqué sur documents politiques de première importance du 2007 et 2009 signés par combattants pour la liberté très connus des pays de l’Europe de l’Est, mais en effet rédigés par agents secrets des services de renseignement américains. Ici, dans le discours Macron, j’insiste que les mêmes services de renseignement ont écrit et/ou assisté la création de ses textes pour exercer le maximum d’influence sur la politique interne des Etats-Unis par renforcement des prédispositions centristes américaines en moyennant les déclarations des acteurs étrangers respectés. Dans ce cas, c’est essential d’expliquer comment M. Macron est devenu Président de la France avec la complicité des mêmes services de renseignement. Je vais essayer de justifier ce raisonnement dans la seconde moitié de mon essai.
J’admets librement que Ie raisonnement proposé est circonstanciel et s’appuie sur pressentiments, une approche qu’on sagement appelle des hypothèses “very likely” aujourd’hui. Mais si le raisonnement dit “very likely” énoncé par Theresa May était instrumentalisé pour légitimer des attaques verbales inégalées envers la Russie ou attaques de missiles de croisières contre l’état souverain de Syrie, mon argument, si peu convainçant, n’a pour conséquence que la perte de loyauté de quelques lecteurs. D’autre part, si effectivement je suis allé au fond des choses, alors, la “relation spéciale” entre la France et les Etats-Unis célébré par Emmanuel Macron dans son discours à Washington assume un caractère de loin plus néfaste que personne dans nos médias “mainstream” ou “alternatives” imagine.
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Les documents politiques contrefaits aux lesquels je fais référence en sus étaient rédigés sur commande des services de renseignement américaines et disseminés au grand public américain par les médias traditionnels comme un cri de coeur des combatants pour la liberté. Dans le premier cas (2007) ils étaient destinés à sensibiliser le public au danger posé par la Russie suite à l’allocution bouleversante de Vladimir Poutine livrée à la Conférérence sur la Sécurité à Munich en février 2007 dans laquelle le Président russe a dénoncé la hégémonie globale des Etats-Unis et son traitement de la Russie depuis la chute de l’Union Soviétique. Dans le second cas (2009), l’objectif était de mobiliser opposition à la politique de “reset” de relations avec la Russie nouvellement lancée par l’administration Obama. J’ai discuté les deux fraudes en détail dans mon essai intitulé “Le cas étrange d’un article signé Yulia Tymoshenko dans le journal Foreign Affairs“ (http://usforeignpolicy.blogs.lalibre.be/archive/2009/11/09/the-strange-case-of-yulia-tymoshenko-s-2007-article-in-forei.html)
Le discours du Président Emmanuel Macron à la session unie de la Chambre de représentants et le Sénat le 25 avril était un événement de grande importance. Le Congrés n’Invite les dirigeants étrangers à faire allocution dans la Chambre que rarement et comme signe de grande déférence. La dernière fois qu’un chef d’état de la République française était si fêté par les américains c’était en 1960 quand l’intervenant était Charles De Gaulle. Les attentes des allocutions de ce genre sont très élevées, et M. Macron n’a pas deçu personne.
L’entrée du Président Macron dans la Chambre a évoqué des applaudissements enthousiastes par les représentants tous debout qui durait plus que dix minutes. Les pauses qui ponctuaient les 40 minutes du discours Macron pour soliciter applaudissements étaient bien recompensées et ont levé tous les membres de Congrés avec l’exception d’une instance que je vais discuter en sous. Après l’allocution, encore des applaudissements vifs et prolongés. Aux apparences, l’événement était mémorable. Maintenant, allons regarder de proche le contenu.
Le discours: qui sont les auteurs?
Comme j’ai remarqué dans mon introduction, l’allocution de M. Macron était très probablement un composite des textes qu’il a reçus de ses collaborateurs- dans le palais d’Elysée, des morceaux qu’il a écrit lui-même jusqu’au derniers moments avant la lecture, et une partie substantielle qu’il a reçu ou agréé avec des rédacteurs américains qui maîtrisent mieux les susceptibilités de ses compatriots et savaient comment faire appel au coeur des membres de Congrés, et aussi au grand public de téléspectateurs. J’ai fait ma détermination sur la base de processus de réflexion, choix de mots et connaissances évidentes dans les textes sous étude, où je vois beaucoup de variations dans parties différents du discours.
La contribution française
Les passages de l’introduction du discours, et particulièrement toute mention de la “relation spéciale” entre la France et les Etats-Unis comme résultat de deux cents ans d’une histoire commune et des valeurs partagées étaient très probablement conçus et formulés en France sous la direction immédiate d’Emmanuel Macron.
C’est bien évident que pendant les plusieurs mois quand Allemagne attendait la formation d’un nouvel cabinet de ministres, M. Macron a fait son meilleur pour remplacer Angela Merkel à la tête de l’Union Européenne. Il a pris l’initiative pour promouvoir son concept d’un Europe plus integré dans lequel la France remplit un rôle réformateur de toute première importance.
Bien que l’Allemagne est la plus grande économie de l’Europe, pour les raisons de l’histoire, elle ne peut pas prétendre à une “relation spéciale” avec les Etats-Unis. Dans le passé, ça était le prérogative unique du Royaume Uni. Mais dans les circonstances de Brexit, l’utilité de Londres pour les américains comme instrument de contrôle sur le Vieux Continent est considérablement réduit. Ainsi pour Macron encore une nouvelle opportunité de faire profiter sa patrie et lui-même. Depuis son accession au pouvoir en 2017, il a essayé d’établir des liens personnels proches avec l’occupant de la Maison Blanche.
En regardant les specificités de la texte du discours, je note en particulier les références littéraires faites par Macron pour souligner les échanges culturels de long durée entre la France et l’Amerique. Ici on trouve mention de François-René de Chateaubriand, Simone de Beauvoir, Richard Wright et James Baldwin. Cette démonstration d’une formation approfondie dans les arts libéraux excède de loin les connaissances des nos classes politiques américains dans son état present de décrépitude culturelle. Comme disait la porte-parole du Ministère des Affaires Etrangères da la Russie Maria Zakharova au diplomé de Balliol College, Oxford, Boris Johnson, qui a interprété mal le sens du roman Crime et Châtiment par Fiodor Dostoievski pour expliquer le comportment de l’état russe aujourd’hui: “si vous ne pouvez pas lire tous les romans de Dostoievski, il faut au moins apprendre les titres correctement. On peut dire le même au partenaires américains de l’axe anglo-saxon présents dans la Chambre sur Capitol Hill.
En ce qui concerne la contribution personnelle de Macron, sûrement sa rémarque sur la rencontre de Benjamin Franklin avec le philosophe Voltaire â Paris en 1778 – “ça vous rappelle de quelque chose, n’est-ce pas?” était bien opportune pour faire blague de ses étreintes “bear hug” avec Donald Trump le lendemain, et nous signale un esprit vif.
Macron est aussi sans question l’auteur des mentions de la Syrie dans son discours, parce qu’il n’a pas suivi strictement le récit américain en expliquant la participation française dans l’attaque alliée de la nuit 13-14 avril. Oui, tout d’abord il a répété le narratif rédigé par Washington et repandu partout dans le “monde libre”: que l’objectif de la mission était de détruire facilités de fabrication et stockage des armes chimiques. Mais il a ensuite introduit un deuxième motive qui sonne plus proche à la vérité: “de restaurer la crédibilité de la communauté internationale en Syrie.” Effectivement, la credibilité de la coalition sous l’égide des Etats-Unis a subi d’une perte sérieuse suite à la reconquête de Ghouta Orientale par les forces armées de Bashar al-Assad lors de la semaine avant l’attaque alliée par missiles de croisière. Macron a caracterisé cette attaque comme bon exemple de multilatéralisme forte de l’Occident qu’on doit maintenant adapter aux défis contemporains, Peu d’importance, que cet argument rend encore plus flagrant la violation par les alliés des normes de la loi internationale lors qu’ils ont commis une aggression brutale.
C’est un peu difficile à identifier avec certitude la paternité d’une inexactitude historique and de l’usage de terminologie assez curieuse dans la première partie du discours, mais je vais prendre le risqué de dire que cela appartient à Macron donné qu’ils sont idiosyncratiques et conforment aux interprétations étranges de l’histoire et patrimoine de la France qu’on trouve dans ses allocutions lors de sa campagne électorale. Je pense ici de sa description de la coopération des Etats-Unis et la France dans le 20eme siècle. Il disait que la cause commune entre les Etats-Unis et la France lors de la Première Guerre Mondiale était de combattre “l’impérialisme.” Mais sûrement Macron est bien conscient que l’mpérialisme française n’est terminé qu’après la Deuxième Guerre Mondiale suite aux défaites écrasantes dans l’Indochine (Dien Bien Phu, 1954) et la Guerre d’Algérie (1962). Plutôt Macron est simplement politiquement correct, et essaie d’éviter mention du vrais cri de ralliement des Alliés lors de la Grande Guerre: pour sauver le monde des ambitions politiques du Kaiser Wilhelm et de la menace Prussienne. Tout cela sonne mal aujourd’hui dans le contexte de l’amitié officielle entre les Etats-Membres de la Union Européenne. C’est aussi notable que Macron a choisi de décrire la Guerre Froide comme une résistance à Stalinisme. Mais Stalinisme a disparu déja après les premiers dix ans de la Guerre Froide. Normalement aux Etats-Unis on parle de résistance contre le Communisme. Macron reviens sur le narratif commun quand il parle de l’effort actuel de combattre le terrorisme.
La contribution américaine au discours Macron: la croisade anti-Trump
La substance du discours Macron est une dénonciation bien argumenté de tout ce que Donald Trump représente politiquement, de tout son nationalisme populiste. Ici nous voyons l’attaque que le parti Democrat doit adresser contre Trump tout le temps s’il était vraiment fonctionnel et non simplement démagogique C’est une attaque que les Democrats n’ont pas fait une seule fois, parce qu’ils sont totalement engagé dans la diffusion des fausses allégations de collusion avec les russes. Même la semaine passée le Democratic National Committee (DNC) portait plainte dans un cour contre la Russie, contre l’organisme de campagne Trump 2016 et contre Julian Assange. C’est un contentieux inutile et stupide.
Chacun membre gouverneur du Council of Foreign Relations est capable d’écrire le noyau cohérent et persuasive anti-Trump du discours Macron. C’est à dire, que ce noyau correspond pleinement au opinions du Centre Droit et Centre Gauche de l’Establisment américain concernant la politique étrangère. Ils ont rejeté Trump et populisme à partir du moment au milieu de la campagne présidentielle 2016 quand sa candidature improbable est devenue une réalité. Le texte du discours activement encourage l’idée d’un intérêt conjoint entre la France et les Etats-Unis pour préserver l’Ordre International dominé par l’Amérique inventé à Washington après la Deuxième Guerre Mondial et dévéloppé avec le support des alliés lors de plusieurs décennies pour fournir des biens publics, defendre la liberté et les droits de l’homme, c.à.d., nos valeurs partagées. Ici l’Ordre International menacé par les puissances montantes [la Chine et la Russie] et par les états parias [Iran et Corée du Nord]. Les Etats-Unis sont obligés à veiller l’Etat de Droit, duquel ils sont l’auteur, et non pas se retirer du monde pour propager un nationalisme extrème et poursuivre démarches unilatérales. C’est exactement ce que fait Donald Trump depuis son déménagement dans la Maison Blanche par ses tweets et décrets exécutifs.
Il faut souligner que toute cette démantèlement de la politique Trump ne fait mention de l’allégation d’ingérance russe dans les élections américaines 2016 et de la collusion avec le Kremlin.
Le refrain répété des textes-noyau fait appel à nos valeurs communes, la democratie, la liberté. Encore nous voyons ici l’identification des Etats-Unis comme auteur de l’ordre du monde multilatéral maintenant faisant face à défis nouveaux et en besoin d’actualisation pour être adéquat aux circonstances du 21ème siècle.
Quelles sont les politiques spécifiques recommandés?
Macron fustige contre guerres commerciales du genre qui lance Donald Trump dans toutes les directions maintenant. Il préconise la solution de déséquilibres en balance de commerce bilatérale par négociations et par appel aux services de l’Organisation Mondiale du Commerce pour maintenir commerce qui est libre et équitable. Les Etats-Unis ont rédigé les règles de jeu et doivent les garder. A son avis, dans les guerres commerciales tout le monde est perdant. Les guerres commerciales détruient les boulots, augmentent le prix de merchandise. Finalement, c’est les classes moyennes, l’ossature de notre démocratie, qui paient la note.
Macron demande de poursuivre la convention sur les armes nucléaires avec l’Iran. Il est prêt de considérer un élargement de la convention pour restreindre l’influence iranienne dans la région. Mais il insiste que la convention existante doit rester en place: “nous avons signé et nous gardons cette convention.”
En ce qui concerne le Changement Climatique, Macron a défendu la logique de l’Accord de Paris. Il admet qu’il y a des différends avec l’administration américaine actuelle, mais il exprime la confiance que les Etats-Unis vont nécessairement accepter à signer l’Accord. En attendant, il propose la même politique que les adhérents du parti Democrat: que les municipalités et grandes corporations continuent à remplir les obligations du pays volontairement jusqu’au changement en politique au niveau fédéral.
Le commentaire de Macron sur le Changement Climatique était le seul moment du discours quand le consensus bipartite dans la Chambre est brisé complètement. Les Democrats ont donné une standing ovation, les Republicans sont resté moroses, figés dans ses fauteuils.
Finalement, pour concluire notre observation des thèmes dans le discours Macron contribués , on peut dire “very likely” par les conseilleurs et rédacteurs américains, je rémarque son usage des trucs sentimentaux comme héros emblematiques et présentation des personnes honorées dans la salle, éléments des allocutions très répandus aux Etats-Unis dernièrement. Ainsi son éloge au poète américain qui a rejoignè la Légion étrangère française dans 1916, quand l’Amérique était encore neutre pour lutter pour la France et liberté. Le jeune homme est décédé le 4 juillet de la même année et le statue à son mémoire existe toujours à Amiens, proche de la ville natale de Macron. Voir aussi comment Macron a salué l’ancien vetéran du débarquement du Normandie présent dans la Chambre. C’était un beau geste emprunté directement de l’allocution Trump sur l’Etat de la Nation livrée au début de l’année.
La “Bromance” et le poignard dans le dos, l’essentiel du discours Macron
La rupture avec Trump dans son discours devant le Congrès américain était bien remarquée par beaucoup des analystes dans les médias. Mais personne n’a pas posé les questions frappantes qui découlent de cette constatation: comment et pourquoi est le Président français invité à faire allocution dans cette Chambre s’il est vraiment le grand ami d’un chef d’état si controversé sinon hainé comme Donald Trump? Ou comment est-ce possible de faire un discours en contradiction directe avec les positions du chef d’état, son hôte nominal? La question ne se posait pas ni dans les médias traditionnels, ni dans les médias soi-disant alternatifs.
C’est aussi remarquable, que tous les médias en Amerique, en France ont ignoré la substance incontestable de relation Macron-Trump. Tout le monde parle d’une “bromance,” faisant reférénce au comportement des deux hommes d’état devant les journalistes. Le dictionnaire Merriam-Webster défine une “bromance” comme “une proche amitié non-sexuel entre les hommes.” Mais le mot “non-sexuel” ne s’applique pas dans le cas Trump-Macron. En effet, le langage corporel entre Trump, qui est grand et gros, et Macron, qui est mince et de petit taille était certainement “sexuel,” avec la domination du mâle alpha américain très évidente
La silence, sinon le déni par les médias de ces faits bien evidents n’est pas un accident.
Il faut rappeller que lors de la campagne électorale présidentielle de 2017les élites dirigeantes françaises et le grand public aussi ont spéculé sur l’orientation sexuelle du candidat Macron en regardant l’écart d’âge scandaleux avec son épouse, son ancienne enseignante dans un mariage sans enfants. Maintenant, une fois le candidat consacré en Président de la République, tout le monde préfère à oublier ces aspects désagreables.
Je comprends bien, qu’il y aura des gens qui sont critique envers une pointe d’analyse ad hominem. Mais j’insiste, qu’un Président de la France qui est ouvertement homosexuel n’est pas un problème en soi. Ici en Belgique dans le passé récent nous avons eu un premier ministre homosexuel déclaré, M. Elio De Rupo, surnommé “le Papillon” à cause de ses préférences vestimentaires, sans dommage aux intérêts de la nation. En effet, il était politicien très capable. Ce que je voudrais noter appartient aux perspectives des relations au niveau intergouvernemental avec la France. Avec le fait d’un homosexuel caché en chef d’état il y a des risques de chantage politique. Cette question est toujours devant nos yeux dans la discussion des escapades eventuelles de Donald Trump avec des prostituées dans un hôtel sis à Moscou en 2013, une des allégations la plus licencieuse dans le dossier Steele.
Si nous mettons à côté la dimension sexuelle, le langage corporel de Trump envers Macron lors du temps qu’ils ont passé ensemble était trop intime et condescendant. Le geste le plus disseminé par les medias et le plus vulgaire, le plus injurieux pour le Président français était quand Trump a enlevé des pellicules sur le veste de Macron, en disant: “maintenant vous êtes de nouveau parfait.” Si le français a garde un tout petit peu de courage et respect de soi il a dû quitter la salle directement. Mais, comme nous avons vu en analysant son discours devant le Congrès, sa mission le lendemain était trop importante pour ce qui’il puisse la mettre en danger par une réponse au comportement insultant de Trump.
Néanmoins, on ne peut pas terminer toute exploration des rapports entre Trump et Macron sans noter l’enigme de bonhomie supposé et les résultats à zero des pourparlers officiels. Macron est parti de ses entretiens avec Trump les mains vides en ce qui concerne les deux dossiers qui ont motivé sa visite: la poursuite de la convention sur armes nucléaires iraniens et l’application dans les semaines à venir des tarifs écrasant sur les importations aux Etats-Unis d’aluminium et d’acier en provenance des pays de l’Union Européenne. Le tarif sur aluminium est encore aggravé par la suite des sanctions américaines envers Rusal, le deuxième producteur du metal dans le monde et le fournisseur de 40% d’aluminium consommé dans l’UE. Seules les sanctions menacent toute la chaîne d’approvisionnement en Europe.
Dans ce contexte, le discours Macron devant le Congrès et sa réjection de la politique étrangère extrème nationaliste préconisé par M. Trump était un entourloupette.
Comment est-ce possible? Comment va-t-il continuer à dialoguer avec Donald Trump après avoir administré un poignard dans le dos de son ami supposé?
Il faut chercher la réponse à toutes les question dans l’accompagnement que Macron a reçu et va recevoir de la part des forces politiques dans la capitale américaine ferocement opposées au Président Trump. Maintenant nous considérons la probabilité que les mêmes forces étaient influentielles sinon déterminantes dans l’ascension d’Emmanuel Macron au pouvoir en Paris il y a un ans.
L’ascension de Macron au pouvoir: l’ingérance américaine dans la vie politique française
Si nous regardons les élections présidentielles françaises de 2017 en isolation, il n’y a pas de raison de croire ma déclaration d’ingérance américaine parce qu’il n’y a pas des preuves d’une intervention de l’extérieur. L’année passée en Amérique et en France on disait que Macron était élévé à la présidence par les efforts et l’argent des banquiers internationaux, les même qui ont lui recruté, lui donné son boulot chez eux et finalement, après une carrière météorique non-justifié par aucune réalisation professionnelle pour lui ont trouvé une position dans le palais d’Elysée comme assistant au secretaire générale auprès de François Hollande, ensuite Ministre de l’Economie et Finance. Bien sur, ses amis, les banquiers internationaux ont des liens étroits avec la capitale de finance mondiale, New York. Mais personne n’a pas suggéré quelque rôle du gouvernement des Etats-Unis dans sa réussite. Jusqu’à maintenant.
L’argument en faveur d’un influence américaine devient beaucoup plus fort quand on regarde à l’arrière six ans et surveille la compétition pré-électorale pour le scrutin du printemps 2012. Seulement un aveugle ne voit pas comment la main des Etats-Unis a pesé sur les bascules pour assurer l’élection d’un esprit lent, le l’insignificant François Hollande au lieu du favorit du Parti Socialiste, Dominique Strauss-Kahn.
Dans le printemps 2011, DSK était encore Directeur Général du Fonds Monétaire International où il travaillait depuis 2007. Avant son arrivée à Washington, il faisait une bonne carrière politique en France y compris notamment comme Ministre de l’Economie et Finance. Il était considéré par beaucoup de monde très intelligent et un bon stratégiste pour son parti. Au même temps dans sa capacitè de Directeur Général du FMI il exposait des opinions ouvertement anti-américains. On parlait en particulier de sa recommandation de remplacer le dollar US comme devise internationale de réserve par les Special Drawing Rights, une devise abstraite non liée à un pays seul.
Quoi qu’il en soi, le 18 mai 2011 Strauss-Kahn était arrêté à New York accusé d’une aggression sexuelle contre une femme de chambre de son hôtel. L’arrête était dramatique: il fut retiré de son avion juste avant le décollage, mené sous garde à un commissariat de police et, menotté, presenté dans un alignement des suspects pour que son accusatrice peuve lui identifier. Tout cela est passé sous les yeux des journalistes. On lui a promis une incarcération du longue durée pour un délit que ses amis ont caracterisé comme piège politiquement motivé. L’affaire criminelle contre lui était finalement abandonné. Un règlement à l’amiable est arrangé avec la femme de chambre. Et la carrière de DSK est terminé dans la honte. Son parti en désordre, la candidature pour président passe à François Hollande, le conjoint du candidat pour les élections 2007 Ségolène Royal, son seul avantage étant son statut d’initié.
Le titulaire et candidat de Droite Nicolas Sarkozy est pénalisé pour machinations financières liées à sa première campagne électorale et par l’allégation qu’il a touché de l’argent libyen offert par le Colonel Muamar Ghaddafi. Ainsi l’insipide Hollande peut gagner une contestation au coude à coude et prendre charge du gouvernement français avec un programme qui consister finalement de doper le taux d’emploi par une augmentation énorme du nombre de personnel dans le secteur étatique.
La période du mandat d’Hollande était marqué par la stagnation économique et une France faible en Europe, qui trace timidement les sillons de la Chancelière allemande Angela Merkel dans l’alliance traditionnel franco-allemand à la tête de l’UE.
Au moment quand les élections 2017 s’approche, le taux de popularité de François Hollande déscende à cinque pourcent de la population, et le Président annonce qu’il retire sa candidature. La lutte pour pouvoir est concentré entre le parti conservateur, les Républicains, formé par Nicolas Sarkozy, mais un parti qu’il ne dirige plus vers le scrutin à cause des scandales autour de lui, et le Front National, le parti populiste, xénophobe, eurosceptique, mené par Marine Le Pen.
Parmi les Républicains, François Fillon, le premier ministre sous la présidence de Sarkozy, 2007 – 2012, est devenu assez rapidement le leader. Le 20 novembre 2016 il gagne la vote dans les primaires et il reste le favori tôt le printemps. Dans son faveur, Fillon est experimenté, compétent et reformateur économique.
De l’autre côté de l’Atlantique, le prospect d’une victoire de Le Pen ou Fillon est odieux. L’Establishment américaine déteste Le Pen, parce que sa victoire ajoutera encore du dynamism à la vague populiste. Cette vague a déjà gagné la Maison Blanche en novembre 2016 et travaille sur la déconstruction de l’Ordre International si bien aimé de Washington.
Pour sa part, Fillon reçoit le support du groupe médiatique Bloomberg, où il est considèré la seule personne qui peut prévenir l’eléction de Le Pen. Mais d’ailleurs, Fillon n’a pas plus d’amateurs en Amérique que Le Pen: tous les deux portent l’opprobre d’être des “amis” de Poutine.
François Fillon a rencontré avec Vladimir Poutine dans les couloirs du Forum International Economique de Saint-Pétersbourg en juin 2015. Invité aux débats sur la television d’état russe, Fillon a donné des commentaires favourables à la rétablissement des relations normales avec la Russie. A plusieurs reprises, il s’exprime contre les sanctions américaines. Si élu le Président de la République française, Fillon créera une paire transatlantique avec Trump pour contrer la direction actuelle stratégique des Etats-Unis: de nous en prendre à l’ours russe et de présenter l’image d’un enemi aggressif à l’Est de l’Europe pour rallier les alliés et consolider l’emprise hégémonique sur le Vieux Continent comme dans le monde entier.
Ainsi, pas de raison pour nous d’être surpris, si la candidature de Fillon est déraillé juste quelques semaines avant la premiêre tour des élections présidentielles. Fillon est accusé de détournement de fonds publics: “il a payé son épouse et ses enfants des centaines de milliers d’euros en remunération de l’état pour peu de travai sinon aucune service rendu.” Est-ce que Fillon était coupable? Sans doute, oui. Mais tel jugement ignore la réalité des habitudes dans la vie politique de la France depuis des décénnies, où telles pratiques etaient tres repandues à cause des fautes dans le système de financement des élections et de compensation des élus. La France, comme beaucoup des autres pays européens y compris son voisin Allemagne a connu une corruption institutionalisée.
Avec Fillon deshonoré et écarté, le flambeau de la lutte contre Marine Le Pen passe au candidat hors d’Establishment et sans appui d’un parti traditionnel, Emmanuel Macron, qui a monté une campagne sous le principe d’anti-corruption. Lui aussi un “populiste,” mais qui accepte l’Ordre International existant et la domination américaine des affaires globales. Macron est le candidat parfaitement adéquat aux besoins des possibles intervenants d’Outre Mer. Il n’a pas d’expérience de la politique électorale, n’a pas de méchanisme du parti pour lui accompagner et, comme nous avons remarqué en sus, possède des fautes de sa personnalité qui lui rendent assujeti à chantage.
Dans cet exposé, j’ai établi le motif et le moyen pour que le Deep State américain peuve influencer les élections présidentielles 2017 en France et place Emmanuel Macron sur le trône. Il me manqué l’épreuve que les agents des services de renseignement américaines ont saisi l’opportunité. Mais l’ingérance des Etats-Unis dans le cycle électoral précédant nous suggère qu’une telle intervention était “highly likely,” n’est-ce pas?
© Gilbert Doctorow, 2018
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Gilbert Doctorow is an independent political analyst based in Brussels. His latest book, Does the United States Have a Future? was published on 12 October 2017. Both paperback and e-book versions are available for purchase on http://www.amazon.com and all affiliated Amazon websites worldwide. See the recent professional review http://theduran.com/does-the-united-states-have-a-future-a-new-book-by-gilbert-doctorow-review/ For a video of the book presentation made at the National Press Club, Washington, D.C. on 7 December 2017 see https://www.youtube.com/watch?v=ciW4yod8upg