Une perspective belge des relations euro-atlantiques vis-à-vis la Russie

Premièrement, il faut préciser que “la perspective belge” en question, dans le titre de mon dernier livre et dans ce discours est une perspective personnelle et aussi une perspective que j’ai trouvé au beaucoup de belges avec qui j’ai discuté la situation géopolitique dans le monde. Je parle maintenant de la haute société francophone à Bruxelles, mais aussi de la rue.  Quand je suis de retour d’un séjour en Russie, je m’annonce au propriétaire du magasin de légumes du coin, un néerlandophone de 40 ans, qui me dit:  Poutine [le pouce en l’air]. La même réaction de mon facteur, un francophone de 60 ans. Oui, c’est en contradiction directe avec la perspective de nos élus, de la grande majorité de nos think tanks, comme, par excellence, l’Institut Egmont, et de nos médias, comme La Libre ou Le Soir.

Le Président DeGaulle a fameusement posé la question: Comment voulez-vous gouverner un pays où il existe 258 variétés de fromage ?  Et, chez nous en Belgique, où existent plus qu’une centaine de marques de bières avec une grande gamme de gouts et arômes différents?

La perspective alternative sur les relations euro-atlantique insiste que la Belgique, et l’Europe doit se libérer de l’hégémonie américaine, doit trouver quelques accommodements avec la Russie, parce que l’Europe ne peut  défendre ses intérêts entre le feu de l’Amérique et de la Chine qu’en liaison avec son grand voisin à l’est. Cette pointe de vue alternative et presque scandaleuse était exposé très clairement par Emanuel Macron, ni plus ni moins, dans son discours devant le corps diplomatique français le 27 août dernier. Et, il faut dire, que beaucoup des belges francophones libéraux admirent les positions du président français en général. Cette vue alternative dit aussi que Vladimir Poutine a accompli beaucoup pour augmenter la prosperité de son people, ce qui explique sa popularité (plus que 60%) parmi les russes et fait de lui un interlocuteur méritoire.

Un chapitre dans mon dernier livre traite la question de la qualité de l’alliance aujourd’hui. L’OTAN est en péril non à cause de la mort cérébrale, ni du niveau inadéquat des contributions européennes financières.  L’origine du problème est la rapide augmentation de la superiorité technologique de l’Amérique qui met en question le principe d’interopérabilité des forces alliées.  America First – ce n’est pas une invention de M. Trump. Ça existe depuis longtemps parmi les développeurs du matériel de guerre aux Etats-Unis.

Je cite les conclusions d’un article surprenant dans le journal de l’Institut Supérieur Royale de la Défense. L’auteur est un militaire belge, Alain De Neve. Il dit que dans une situation où l’Europe est laissé dans la poussière par les nouveaux systèmes particuliers, tels que le F-35, ou on achète américain ou on est mis à côté et devient simplement une boîte de pieces de rechange, mais pas un vrai partenaire et allié.

Si M. De Neve a raison, l’avenir est clair:  l’industrie de défense européenne est condamné a disparaître, et l’Europe restera pour toujours un esclave des américains dans tout ce qui concerne la défense et politique étrangère – y compris dans l’hostilité envers la Russie..

Alors, où est la solution?

Je vous dis qu’il n’y a aucune solution si l’Europe ne peut pas formuler une conception intégrale de ses défis stratégiques.  Le matériel de guerre est produit pour faire face aux ménaces précises  et la perception des ménaces et des missions de défense sont  depuis longtemps contradictoires parmi les états membres de l’Union.

Pour les Pays Baltes la ménace vient de la Russie. Même chose pour la Pologne et la Suède, qui ont été les concurrents de Moscovie, ensuite de la Russie pour dominance en Europe Centrale à partir du seizième siècle. Au même temps, les Pays Baltes et la Pologne sont depuis leur accession à l’Union les pions enthousiastes des Etats-Unis dans les conseils internes de l’Union Européenne. Ils possèdent le droit de veto sur chaque effort de trouver un modus vivendi avec la Russie.

“Old Europe”, dans le vocabulaire de l’ancien Vice Président américain Dick Cheney, c’est à dire les pays fondateurs de l’Union et les autres pays devenu membres avant la chute de la Mur, régardent les ménaces stratégiques autrement. En particulier pour la France, Italie et l’Espagne, la plus grande ménace vient du Sud, le terrorisme des pays Arabes et des pays de l’Afrique sous-Sahel.  Comme Macron a bien indiqué il ne faut pas regarder la Russie comme l’ennemi.

Ainsi, pas possible de parler d’une armée Européenne ou d’une politique étrangère constructive, réaliste and faisable sans une reconstruction de gouvernance dans l’Union Européenne.  On doit passer vers un Europe à deux vitesses et supprimer pour toujours le principe de l’unanimité dans la prise de décisions dans les deux domaines – défense et politique étrangère.  Il faut mettre fin au veto par les nouvels pays membres dans l’est de l’Europe, et particulièrement par les Pays Baltes et la Pologne, qui constituent un bloc des illusionnistes, fantaisistes et Russophobes confirmés.

Une fois la cinquième colonne des américains dans la Union est écarté des décisions cruciales, on peut réengager avec les Etats Unis pour définir des missions Euro-atlantique communes qui reflètes les intérêts des deux côtés de manière juste.

©Gilbert Doctorow, 2020

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