Translations of ‘Crimean Bridge bombing: first thoughts’

Translations below into French (Youri), German (Andreas Mylaeus) and Spanish (Hugo Guido)

Attentat à la bombe sur le pont de Crimée : premières réflexions

Il y a quelques heures, WION, la principale chaîne de télévision de langue anglaise en Inde, m’a contacté pour me demander de commenter les informations de la BBC selon lesquelles le pont de Crimée avait été bombardé et que tout le trafic de voitures particulières sur le pont avait été suspendu.

La BBC se targue d’être « le leader mondial de l’information en continu » et, en effet, elle a tenu sa promesse d’être la première à couvrir l’événement. Le chef du bureau de Moscou, Steve Rosenberg, et son équipe ne font des reportages en Russie que par intermittence, lorsqu’il y a un fait nouveau auquel les rédacteurs peuvent donner la tournure anti-Poutine et anti-Russie nécessaire.  L’attaque du pont répondait parfaitement à leurs objectifs.

Entre-temps, le Financial Times et le New York Times se sont montrés très circonspects, se limitant essentiellement à publier une photo de la partie endommagée du pont qui raconte sa propre histoire : à savoir que cette fois-ci, il ne s’agissait pas de la partie de la travée du pont qui s’élève au-dessus de la voie navigable, comme cela s’est produit lors de la première attaque à la roquette sur le pont à l’automne dernier.  Non, cette fois-ci, il s’agissait d’une partie basse du pont, qui sera probablement réparée dans un délai beaucoup plus court.

Quant aux Russes, ils n’ont pratiquement pas communiqué sur l’attentat, si ce n’est pour nous dire qu’une famille de trois personnes de la région voisine a été victime : les deux parents sont morts dans l’explosion et leur fille adolescente est actuellement à l’hôpital, mais ses jours ne sont pas en danger.

Les Ukrainiens n’ont pas encore assumé la responsabilité de l’attentat, mais des sources d’information pro-ukrainiennes nous disent que le pont est une cible légitime dans la guerre en raison de son importance dans l’approvisionnement en matériel de guerre des forces russes engagées dans la guerre en Ukraine.

Permettez-moi tout d’abord de contester cette justification : la capacité de trafic sur le pont aujourd’hui est entièrement occupée par le déplacement de vacanciers dans leurs voitures vers et depuis la Crimée. C’est la haute saison et il y a eu des kilomètres de files d’attente du côté du continent pour accéder au pont et rejoindre les destinations de vacances sur la péninsule.  Le trafic militaire est quant à lui confiné au pont ferroviaire parallèle, qui n’a pas été attaqué. Nous pouvons donc conclure que le seul objectif de l’attaque était purement terroriste, dans le sens où il s’agissait d’inspirer la crainte à la population civile de Russie et de la détourner des vacances en Crimée. À l’heure actuelle, les autorités de Crimée affirment que tous les vacanciers bloqués sur place verront leur séjour prolongé automatiquement et gratuitement par les hôteliers jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée pour leur retour.

Maintenant, la question essentielle est de savoir à quoi nous pouvons nous attendre de la part de la Russie en réponse à cette attaque ukrainienne. Je vais spéculer un peu, si vous le voulez bien.

N’oublions pas que les attaques maritimes contre les navires et les infrastructures russes à Sébastopol et dans ses environs ont jusqu’à présent bénéficié de l’aide et de la complicité des forces spéciales d’un seul pays : le Royaume-Uni. On peut supposer que les Britanniques sont entièrement à l’origine de cette attaque contre le pont de Crimée. On peut raisonnablement penser que le Kremlin est du même avis.

Dans ces conditions, la réaction logique des Russes sera d’attaquer les biens et les infrastructures britanniques, et non de bombarder Kiev jusqu’à l’âge de pierre, ce qui est tout à fait en leur pouvoir.

Comme le rappelle le talk-show russe éponyme, « l’avenir nous le dira ».

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Le lien vers mon interview sur WION se trouve ci-dessous. Curieusement, lorsque nous sommes passés à l’antenne, le présentateur a détourné la discussion de l’attentat à la bombe sur le pont et m’a demandé mon interprétation de la suspension par la Russie de sa participation aux accords d’exportation des céréales ukrainiennes, qui n’a aucun rapport avec l’attentat.

Bombardierung der Krim-Brücke: erste Überlegungen

Vor einigen Stunden wurde ich von WION, dem größten englischsprachigen Fernsehsender Indiens, kontaktiert und gebeten, die BBC-Berichte zu kommentieren, wonach die Krim-Brücke bombardiert und der gesamte Pkw-Verkehr auf der Brücke eingestellt worden sei.

Die BBC rühmt sich, “weltweit führend bei Eilmeldungen” zu sein, und in der Tat hat sie ihr Wort gehalten, als erste über die Geschichte zu berichten. Ihr Moskauer Büroleiter Steve Rosenberg und sein Team berichten nur sporadisch aus Russland, wenn es Neuigkeiten gibt, denen die Redakteure den nötigen Anti-Putin- und Anti-Russland-Dreh geben können. Der Angriff auf die Brücke passte hervorragend zu ihren Zwecken.

Die Financial Times und die New York Times waren bisher sehr zurückhaltend und haben sich im Wesentlichen darauf beschränkt, ein Foto des beschädigten Brückenteils zu veröffentlichen, das eine eigene Geschichte erzählt: nämlich dass es diesmal nicht der Teil der Brückenspannweite war, der hoch über die Wasserstraße ragt, wie bei dem ersten Raketenangriff auf die Brücke im letzten Herbst. Nein, diesmal war es ein niedriger Teil der Brücke, der vermutlich in viel kürzerer Zeit repariert werden wird.

Was die Russen betrifft, so haben sie so gut wie keinen Bericht über den Bombenanschlag herausgegeben, außer dass sie uns mitteilen, dass eine dreiköpfige Familie aus der nahe gelegenen Region zu den Opfern gehört: Die beiden Eltern starben an Ort und Stelle an den Folgen der Explosion, und die halbwüchsige Tochter befindet sich jetzt im Krankenhaus, aber ihr Leben ist nicht in Gefahr.

Die Ukrainer haben noch nicht die Verantwortung für den Angriff übernommen, aber pro-ukrainische Informationsquellen sagen uns, dass die Brücke wegen ihrer Bedeutung für die Lieferung von Kriegsmaterial an die russischen Streitkräfte im Ukraine-Krieg ein geeignetes Kriegsziel ist.

Erlauben Sie mir zunächst, diese Rechtfertigung in Frage zu stellen: Die Verkehrskapazität der Brücke ist heute vollständig durch den Transport von Urlaubern in ihren Autos von und zur Krim ausgelastet. Es ist Hochsaison, und auf der Festlandsseite gab es kilometerlange Schlangen, die darauf warteten, auf die Brücke zu gelangen und Urlaubsziele auf der Halbinsel zu erreichen. Der militärische Verkehr beschränkt sich sicherlich auf die separate, parallel verlaufende Eisenbahnbrücke, die nicht angegriffen wurde. Daraus lässt sich schließen, dass der einzige Zweck des Anschlags ein rein terroristischer war, um die russische Zivilbevölkerung in Angst und Schrecken zu versetzen und sie von einem Urlaub auf der Krim abzuhalten. Derzeit sagen die Behörden auf der Krim, dass alle Urlauber, die jetzt dort festsitzen, ihre Hotelaufenthalte automatisch und ohne Kosten von den Hoteliers verlängert bekommen, bis eine Lösung für ihre Rückkehr gefunden ist.

Die entscheidende Frage ist nun, was wir als russische Antwort auf diesen ukrainischen Angriff erwarten können. Ich werde ein wenig spekulieren, wenn Sie so wollen.

Erinnern wir uns daran, dass die bisherigen Angriffe auf russische Marineschiffe und Infrastrukturen in und um Sewastopol von den Spezialkräften eines Landes unterstützt und gefördert wurden: dem Vereinigten Königreich. Es ist eine begründete Vermutung, dass die Briten hinter diesem Angriff auf die Krim-Brücke stecken. Man kann davon ausgehen, dass der Kreml dieselbe Meinung vertritt.

Wenn das der Fall ist, wird die logische russische Antwort darin bestehen, britische Einrichtungen und britische Infrastrukturen anzugreifen, und nicht darin, Kiew in die Steinzeit zu bomben, was durchaus in ihrer Macht liegt.

Wie die gleichnamige russische Talkshow uns daran erinnert, “die Zeit wird es zeigen”.

©Gilbert Doctorow, 2023

Den Link zu meinem WION-Interview finden Sie unten. Als wir auf Sendung gingen, lenkte der Moderator die Diskussion merkwürdigerweise vom Bombenanschlag auf die Brücke ab und bat mich um meine Interpretation der völlig unzusammenhängenden Aussetzung der russischen Beteiligung an den Vereinbarungen für den Export ukrainischen Getreides.

Atentado contra el puente de Crimea: primeras reflexiones

Hace un par de horas, WION, la principal emisora de televisión en inglés de la India, se puso en contacto conmigo con la solicitud de que comentara los informes de la BBC de que el puente de Crimea había sido bombardeado y todo el tráfico de automóviles de pasajeros en el puente estaba suspendido.

La BBC se enorgullece de ser “el líder mundial de noticias de última hora” y, de hecho, fueron fieles a su palabra de ser los primeros en contar la historia. Su jefe de la oficina en Moscú, Steve Rosenberg, y su equipo informan solo intermitentemente desde Rusia cuando hay algún desarrollo de noticias al que los editores puedan dar el necesario giro anti-Putin y anti-ruso. El ataque al puente se adaptó brillantemente a sus propósitos.

Mientras tanto, The Financial Times y The New York Times hasta ahora han sido muy circunspectos, esencialmente limitando su cobertura a emitir una foto de la sección dañada del puente que de por sí cuenta su propia historia: a saber, que esta vez no fue la parte del tramo del puente que se eleva por encima de la vía fluvial, como sucedió en el primer ataque con cohetes el otoño pasado. No, esta vez fue una sección baja del puente, que presumiblemente será reparada en un marco de tiempo mucho más corto.

En cuanto a los rusos, casi no han emitido ningún informe sobre el bombardeo, aparte de decirnos que una familia de tres de la región cercana fue víctima en el ataque: los dos padres murieron en el acto por la explosión y su hija adolescente está ahora en el hospital, pero su vida no está en peligro.

Los ucranianos aún no han asumido la responsabilidad del ataque, pero fuentes de información pro-Ucrania nos dicen que el puente es un objetivo justificado en la guerra debido a su importancia en el suministro de material bélico a las fuerzas rusas involucradas en la guerra de Ucrania.

Permítanme en primer lugar cuestionar esa justificación: hoy en día la capacidad de tráfico en el puente está totalmente ocupada por los automovilistas que vacacionan hacia y desde Crimea. Esta es temporada alta y ha habido largas filas de kilómetros en el lado continental esperando poder acceder al puente y llegar a los destinos vacacionales de la península. El tráfico militar seguramente se limita al puente ferroviario que corre en paralelo y está separado, pero que no fue atacado. Y así podemos concluir que el único propósito del ataque fue puramente terrorista, en el sentido de infundir temor en la población civil en general de Rusia y alejarla de las vacaciones en Crimea. En la actualidad, las autoridades de Crimea dicen que todos los vacacionistas que ahora están allí atrapados en los hoteles, tendrán sus estadías extendidas automáticamente por los hoteleros sin costo alguno hasta que se encuentre una solución para su regreso.

Ahora, la pregunta esencial es qué podemos esperar a través de la respuesta rusa a este ataque ucraniano. Voy a especular un poco, por así decirlo.

Recordemos que los ataques marinos contra buques de guerra rusos y la infraestructura en Sebastopol y sus alrededores hasta ahora han sido apoyados e instigados por las fuerzas especiales de un país: el Reino Unido. Es una suposición sensata que los británicos estaban completamente detrás de este ataque al puente de Crimea. Sería razonable esperar que el Kremlin tenga la misma opinión.

Siendo ese el caso, la respuesta rusa lógica sería atacar los activos británicos, la infraestructura británica, no bombardear y reducir Kiev a la edad de piedra, lo cual está dentro de su capacidad.

Como nos recuerda el programa de entrevistas ruso del mismo nombre, “el tiempo lo dirá”.