Translations of “Russian Defense Minister Sergei Shoigu…”

Translations below into French (Youri) and Italian (Weber Potsie) and German (Andreas Mylaeus)

Le ministre russe de la Défense, Sergei Choïgou, évoque les menaces que l’adhésion de la Finlande à l’OTAN et le renforcement des capacités militaires de la Pologne font peser sur la sécurité de la Russie.

Même des experts occidentaux indépendants d’esprit qui devraient être mieux informés ont l’habitude de parler de « désinformation russe » comme d’un facteur contribuant au « brouillard de guerre » en Ukraine et autour de l’Ukraine. La question de savoir quel type de campagne de désinformation russe peut exister alors que presque toutes les chaînes internationales de la Russie sont bloquées par les États-Unis et leurs alliés européens n’effleure manifestement pas l’esprit de ces détracteurs apparemment éclairés de la Russie.

Dans ce contexte, il est tout à fait extraordinaire qu’un cas flagrant de véritable désinformation russe ait été totalement ignoré par les médias occidentaux. Cela s’explique peut-être par le fait que cette désinformation s’adressait avant tout à un public national, en Russie, et non à la scène internationale.

Je pense au discours que le ministre russe de la Défense, Sergei Choïgou, a prononcé devant le conseil d’administration de son ministère. Des extraits de ce discours ont été diffusés sur les chaînes d’information de l’État russe. Les principaux extraits sont les suivants.

Citation :

Les menaces pesant sur la sécurité militaire de la Russie dans les zones stratégiques de l’Ouest et du Nord-Ouest se sont multipliées.

L’entrée de la Finlande dans l’OTAN et la perspective de l’entrée de la Suède constituent de sérieux facteurs de déstabilisation. Après l’adhésion d’Helsinki à l’Alliance, la frontière terrestre de la Russie avec les pays du bloc a presque doublé.

Sur le territoire de la Finlande, l’OTAN peut placer des contingents militaires susceptibles de détruire des structures extrêmement importantes dans le nord-ouest de la Russie.

À proximité immédiate des frontières de la Russie et de la Biélorussie sont stationnés environ 360 000 hommes en armes de l’OTAN, 8 000 chars et autres véhicules blindés, 650 avions et hélicoptères.

Fin de citation

Choïgou a également fait référence à la dernière annonce par la Pologne de son intention de poster 2 000 soldats supplémentaires à sa frontière avec la Biélorussie. Il a ajouté que « la Pologne a été utilisée par les États-Unis comme le principal instrument de la politique anti-russe ».

L’expansion de l’OTAN cette année et la perspective d’une nouvelle expansion dans un avenir proche sont des faits incontestables. Toutefois, la question de savoir si cela augmente ou réduit la force réelle de l’OTAN dans toute lutte avec la Russie est ouverte à la discussion, comme je le démontrerai dans cet exposé. En attendant, même si les chiffres concernant les forces et les équipements de l’OTAN « à proximité immédiate des frontières de la Russie » cités par Choïgou sont corrects, l’intention agressive qu’il leur attribue relève, selon moi, d’une désinformation excessive.

Certes, la Russie utilise exactement les mêmes calculs de sécurité que ceux qui ont guidé la doctrine militaire américaine depuis les années 1990, à savoir qu’il ne faut prêter attention qu’aux capacités d’un adversaire, et non à ses intentions, qui peuvent être inconnues et qui peuvent changer au fil du temps. Toutefois, dans le cas présent, les intentions de l’Amérique et de l’OTAN sont tout à fait lisibles, comme le montre leur comportement dans la guerre par procuration qui se déroule en Ukraine : les États-Unis font tout leur possible pour éviter de croiser le fer avec les Russes et de déclencher une guerre Russie-OTAN qui pourrait facilement dégénérer en une guerre nucléaire planétaire.

Je pense que le discours de Choïgou était, avant tout, une manœuvre pour s’assurer que son état-major ne s’endort pas à son bureau quand il a le dos tourné. Ils sont actuellement chargés d’élaborer les plans d’un nouveau commandement des forces armées responsable des territoires de l’ouest et du nord-ouest.

Deuxièmement, le discours était destiné à la Douma d’État, afin de rallier les législateurs russes à ce qui sera certainement de nouveaux crédits militaires importants pour soutenir le développement de l’armée. Pour avoir une idée de ce que cela signifie, je me réfère aux remarques faites hier soir dans l’émission Evening with Vladimir Solovyov par le général de corps d’armée à la retraite Andrei Gurulyov, membre de la Douma du parti Russie Unie, membre de la commission de la Douma chargée d’examiner les allocations budgétaires pour la défense, membre de la commission de la défense de la Douma. Gurulyov a déclaré aux téléspectateurs que le nouveau commandement militaire nécessiterait un effectif de 800 personnes au quartier général. Cela laisse présager un contingent d’hommes en armes très important et très qualifié.

*****

La Russie constituera donc une unité de ses forces armées chargée de défendre la frontière avec la Finlande. Toutefois, je pense que l’adhésion de la Finlande à l’Alliance a créé un résultat sécuritaire négatif net pour l’Alliance plutôt que pour la Russie. Tout cet exercice répète les mêmes stupidités qui ont caractérisé l’adhésion de l’Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie en 2004. Tout le monde savait à l’époque que les États baltes, avec leurs populations dérisoires et leurs armées de soldats de plomb, ne faisaient pas le poids face à la Russie, même lorsque celle-ci ne s’était pas encore remise de ses faiblesses dues à l’implosion économique et organisationnelle des années 1990.

Après 2010, l’Occident avait déjà compris que la Russie pourrait envahir les États baltes en un jour ou deux s’il n’y avait pas d’unités de réaction rapide prêtes à intervenir rapidement au sein de l’OTAN et s’il n’y avait pas de troupes européennes de l’OTAN sur le terrain pour garantir que les dispositions de l’article 5 de l’Alliance soient immédiatement mises en œuvre. Néanmoins, on peut se demander si l’une ou l’autre de ces mesures prises par l’OTAN à ce jour peut garantir la viabilité des États baltes si la Russie attaque avec toute sa puissance.

Aujourd’hui, alors que la Russie a démontré dans sa guerre contre l’Ukraine qu’elle disposait probablement des forces terrestres les plus puissantes du continent, l’idée que la Finlande, avec ses 5,5 millions d’habitants, puisse tenir le coup est farfelue. Et combien de troupes l’OTAN enverra-t-elle en Finlande pour aider à la défense ?  Un millier ?  Cinquante mille ?  Où ces troupes seront-elles logées ?  Les questions se succèdent. Je ne vois pas de réponse évidente.

L’adhésion de la Finlande a ajouté plus de 1 000 km à la frontière terrestre avec la Russie. Cela correspond à peu près à la longueur de la ligne d’engagement entre les forces russes et ukrainiennes aujourd’hui. Comme nous l’avons vu, les Ukrainiens ont eu beaucoup de mal à franchir cette ligne et à gagner du terrain sur la Russie au cours des deux derniers mois de leur contre-offensive, bien qu’ils aient reçu une aide massive de l’OTAN en termes d’équipement et d’entraînement militaires avancés.  Les soldats ukrainiens sont courageux et engagés, et pourtant le ratio des morts au combat est actuellement de 10 /1 en défaveur des Ukrainiens.

Rappelons qu’au début de la guerre, l’Ukraine comptait environ 40 millions d’habitants contre 145 millions pour la Russie. L’exode des réfugiés et des réfractaires a peut-être réduit la population ukrainienne à 26 millions d’habitants, ce qui représente tout de même cinq fois la population de la Finlande.

Examinons également la topographie et d’autres faits significatifs concernant le territoire finlandais qui jouxte la Russie sur cette longue frontière. J’en sais quelque chose pour m’être rendu personnellement en Carélie il y a trois ans. Il s’agit de forêts de pins denses et de marécages, d’une densité de population très faible, probablement similaire à celle que l’on trouve au milieu de nulle part en Sibérie. Il y a des routes locales asphaltées, mais pas de grandes artères. En revanche, du côté russe, l’extension de la super autoroute à quatre voies de Vyborg à la frontière finlandaise est en voie d’achèvement. Les Russes ont leur deuxième plus grande ville, Pétersbourg, avec 4,5 millions d’habitants et une infrastructure logistique très avancée située à moins de 200 km de la frontière. En conséquence, je pose la question suivante : qui menacera qui alors que les Finlandais et les Russes préparent leurs défenses pour l’avenir ?

En ce qui concerne la Pologne, la menace potentielle pour la sécurité de la Russie se situe à un autre niveau. La Pologne compte 40 millions d’habitants et a la possibilité de développer considérablement ses forces armées actuelles, qui comptent environ 120 000 hommes. L’acquisition en cours de véhicules blindés avancés, d’artillerie et de chasseurs à réaction auprès de multiples sources, dont la Corée du Sud et les États-Unis, signifie que dans quelques années, la Pologne pourrait devenir une puissance régionale avec laquelle il faudra compter. Mais d’ici là, les forces armées russes auront atteint 1,5 million d’hommes et seront d’autant mieux équipées des types d’armes qui ont fait leurs preuves sur le champ de bataille et qui sont toutes produites dans le pays, ce qui signifie qu’elles sont faciles à réapprovisionner et à réparer en cas de besoin.

Je ne suis pas d’accord avec la suggestion de Choïgou selon laquelle la Pologne est instrumentalisée par les Etats-Unis pour devenir la prochaine force prioritaire dirigée contre la Russie. Le gouvernement polonais de Donald Tusk, ancien leader de la Plate-forme civique, tout comme le gouvernement actuel du parti Droit et Justice fondé par les frères Kaczynski, profondément anti-russes, n’ont pas eu besoin d’être encouragés par Washington pour se positionner comme le bouclier de l’Europe contre les barbares de l’Est, c’est-à-dire pour reprendre les normes de la Pologne du XVIIIe siècle jusqu’à ce que le pays disparaisse de la carte de l’Europe.

Néanmoins, le système politique polonais est véritablement démocratique, contrairement au régime putschiste installé en Ukraine et à ses partisans néo-nazis fanatiques. Il n’a pas les tendances suicidaires de Zelensky et de son équipe. Il ne s’aventurera pas à entrer seul en guerre contre la Russie. Et il lui sera impossible de réunir un consensus au sein de l’OTAN pour se joindre à lui dans une guerre contre la Russie qu’il initierait.

*****

Au cours des mois qui ont précédé et suivi la procédure d’adhésion de la Finlande à l’OTAN, son secrétaire général, Jens Stoltenberg, a souligné à plusieurs reprises que la guerre entre la Russie et l’Ukraine avait réuni les États membres de l’OTAN comme jamais auparavant et donné un nouvel élan à l’alliance, tout en réaffirmant son objectif initial de s’opposer fermement à la puissance soviétique/russe sur le continent. Le dernier membre scandinave a, après tout, abandonné soixante-dix ans de statut de neutralité et de relations amicales, quoique subordonnées, avec la Russie pour rejoindre le système de défense paneuropéen. La perspective de l’admission de la Suède dans un avenir proche serait une autre victoire. Enfin, l’Ukraine sera invitée à se joindre à l’Alliance, ce qui renforcera considérablement sa capacité militaire.

Rares sont les Occidentaux qui ont remis en question la logique selon laquelle l’expansion est un avantage et seulement un avantage. C’est le cas du professeur Stephen Cohen, qui a fait remarquer, il y a près de vingt ans, que l’OTAN n’est pas une association de fraternité. Elle est censée être guidée par les intérêts de ses États membres en matière de sécurité nationale, et l’admission des États baltes était un point négatif manifeste pour l’alliance. J’ai mis à jour cette critique avec les remarques d’aujourd’hui sur le fait que l’adhésion de la Finlande à l’Alliance est un autre « objectif personnel » de l’équipe de l’OTAN.

Maintenant, continuons à démystifier les considérations sécuritaires américaines en nous penchant sur l’auteur souvent cité de la stratégie ukrainienne de Washington, depuis l’administration de Barack Obama jusqu’à aujourd’hui, Zbigniew Brzezinski. De nombreux promoteurs du soutien des États-Unis et de leurs alliés à l’Ukraine dans son effort de guerre citent aujourd’hui les remarques « prémonitoires » de Brzezinski dans son livre de 1997, The Grand Chessboard (Le grand échiquier), qui a été largement vendu et lu. Ce livre a été écrit à une époque où les Américains étaient encore à la recherche d’une nouvelle stratégie mondiale, étant donné qu’ils avaient, comme ils le croyaient, gagné la guerre froide et qu’ils semblaient dépourvus d’un objectif national alternatif.

Brzezinski a insisté sur le fait que si l’Ukraine pouvait se détacher de ses relations industrielles et politiques étroites avec la Russie, cette dernière cesserait d’être une puissance impériale et pourrait être reclassée dans la catégorie des États européens non menaçants.

Nous savons tous aujourd’hui où la poursuite de la feuille de route de Brzezinski nous a menés. La Russie est sans doute plus forte que jamais, maintenant que sa société a été consolidée derrière une mission patriotique, que ses forces armées maîtrisent les arts de la guerre terrestre de haute technologie et que son industrie militaire a multiplié sa production. Dans ce contexte, on peut dire que les conseils de Brzezinski à ses compatriotes et à leurs dirigeants étaient irréfléchis. Pour tous ceux qui souhaitent approfondir cette question, je les invite à consulter mes différents chapitres critiquant les écrits de Brzezinski dans les années 90 et au début du nouveau millénaire dans mon recueil d’essais intitulé Great Post-Cold War American Thinkers on International Relations (2010).

Les efforts de Brzezinski pour contenir la Russie sont allés au-delà de ses écrits et se sont traduits par une participation active aux plans élaborés par son ancienne protégée Madeleine Albright, devenue secrétaire d’État, pour mener des « guerres de gazoducs » contre la Russie. Il s’agissait d’un double effort : entraver les projets de gazoducs russes vers l’Europe, tels que South Stream, et promouvoir d’autres gazoducs provenant des producteurs d’Asie centrale et du Caucase, qui passeraient en dehors des frontières de la Fédération de Russie et seraient donc à l’abri de l’ingérence du Kremlin. Les différents acteurs et développements de la « guerre des gazoducs » qui dure depuis plusieurs années sont abordés dans mon ouvrage de 2013 intitulé Stepping Out of Line.

Le résultat final de cette politique a été l’imposition d’une interdiction d’importation d’hydrocarbures russes en Europe en guise de punition pour l’invasion russe de l’Ukraine et la destruction du gazoduc Nord Stream 1 l’année dernière. Comme nous le savons aujourd’hui, cette situation entraîne la désindustrialisation de l’Allemagne, première économie et premier exportateur d’Europe, une forte inflation sur tout le continent et une baisse généralisée du niveau de vie en Europe.

Morale de l’histoire : soyez prudents dans vos souhaits.


Il ministro della Difesa russo Sergei Shoigu sulle minacce alla sicurezza russa poste dall’adesione della Finlandia alla NATO e dal potenziamento militare della Polonia

Anche gli esperti occidentali indipendenti, che dovrebbero saperlo bene, sono soliti parlare di “disinformazione russa” come fattore che contribuisce alla “fog of war” [NDT lit.: nebbia della guerra da intendersi come lo stato di ignoranza in cui spesso si trovano i comandanti per quanto riguarda la reale forza e posizione, non solo dei loro nemici, ma anche dei loro amici] in Ucraina. Che tipo di campagna di disinformazione russa possa esserci quando quasi tutti i canali internazionali della Russia sono bloccati dagli Stati Uniti e dai suoi alleati europei è qualcosa che ovviamente non passa per la testa di questi apparentemente illuminati critici della Russia.

In questo contesto, è davvero notevole che un caso eclatante di vera e propria disinformazione russa sia stato ieri totalmente ignorato dai media occidentali. Forse perché il pubblico principale di questa disinformazione era quello interno, in Russia, e non quello mondiale.

Mi riferisco al discorso che il Ministro della Difesa russo Sergei Shoigu ha tenuto al consiglio direttivo del suo ministero. Alcune parti di questo discorso sono state trasmesse dai canali di informazione statali russi. I passaggi chiave sono stati i seguenti.

Citazione:

Le minacce alla sicurezza militare della Russia nelle aree strategiche occidentali e nord-occidentali sono aumentate grandemente.

Un grave fattore destabilizzante è l’ingresso nella NATO della Finlandia e, in prospettiva, della Svezia. Dopo l’ingresso di Helsinki nell’Alleanza, il confine terrestre della Russia con i Paesi del blocco è aumentato di quasi due volte.

Sul territorio della Finlandia, la NATO può collocare contingenti militari in grado di distruggere strutture di importanza critica nel nord-ovest della Russia.

Nelle immediate vicinanze dei confini della Russia e della Bielorussia sono stanziati circa 360.000 uomini in armi della NATO, 8.000 carri armati e altri veicoli blindati, 650 aerei ed elicotteri.

Chiusa la citazione.

Shoigu ha anche fatto riferimento al recente annuncio della Polonia di voler inviare altre 2.000 truppe al confine con la Bielorussia. E ha detto che “la Polonia viene usata dagli Stati Uniti come strumento principale della politica anti-russa”.

L’espansione della NATO quest’anno e la prospettiva di una sua ulteriore espansione nell’immediato futuro sono fatti indiscutibili. Ma se questo aumenti o riduca la forza effettiva della NATO nei confronti della Russia rimane da vedere, come dimostrerò in questo articolo. Ma prima è bene osservare che anche se le cifre relative alle forze della NATO “nelle immediate vicinanze dei confini russi” citate da Shoigu sono corrette, le intenzioni aggressive che gli attribuisce fanno parte di quella che io considero una “disinformazione aggravata”.

Certo, la Russia sta facendo esattamente gli stessi calcoli in tema di sicurezza che hanno guidato la dottrina militare americana fin dagli anni ’90: vale a dire che bisogna prestare attenzione solo alle capacità di un avversario, non alle sue intenzioni, intenzioni che non possono essere date per certe e che possono cambiare nel tempo. Ma nel caso in questione, le intenzioni dell’America e della NATO sono infatti facilmente leggibili, come possiamo dedurre dal loro comportamento nella guerra per procura in corso in Ucraina: gli Stati Uniti stanno facendo di tutto per evitare di scontrarsi con i russi e per evitare di dare inizio ad una guerra tra Russia e NATO che potrebbe facilmente degenerare in una guerra nucleare globale.

Credo che il discorso di Shoigu sia stato, in primo luogo, un’azione di facciata per garantire che il suo staff non si addormenti alla scrivania. il ministero sta ora pianificando la creazione di una nuova struttura di comando specificamente dedicata alla difesa dei territori della Russia nordoccidentale.

In secondo luogo, il discorso era rivolto alla Duma di Stato, per convincere i legislatori russi ad approvare quelli che saranno sicuramente nuovi e pesanti stanziamenti militari.  Per avere un’idea di cosa questo voglia dire, basta pensare alle osservazioni fatte ieri sera al talk show “Una serata con Vladimir Solovyov” dal Lieutenant General [NDT: grado equivalente a generale di corpo d’armata] in pensione Andrei Gurulyov, membro della Duma del partito Russia Unita e membro della commissione della Duma che esamina gli stanziamenti di bilancio per la difesa e membro della commissione Difesa della Duma. Gurulyov ha detto ai telespettatori che il nuovo comando militare richiederà uno staff di 800 persone. Questo fa pensare a un contingente di uomini in armi molto grande ed articolato.

                                                                   *****

Quindi la Russia dedicherà un’unità delle sue forze armate alla difesa del confine con la Finlandia. Ritengo quindi che l’adesione della Finlandia all’Alleanza abbia creato un risultato netto negativo in termini di sicurezza per l’Alleanza piuttosto che per la Russia. L’intero episodio ripete la follia fatta al tempo dell’adesione di Estonia, Lettonia e Lituania alla NATO nel 2004. All’epoca tutti sapevano che gli Stati baltici, con le loro misere popolazioni e i loro eserciti di soldati di latta, non potevano far fronte alla Russia, anche quando quest’ultima era ancora in preda al chaos derivante dalla sua implosione economica e organizzativa durante gli anni Novanta. 

Ma a partire dal 2010, in Occidente si era già capito che la Russia avrebbe potuto conquestare gli Stati baltici in un paio di giorni senza unità di risposta rapida della NATO e senza truppe europee della NATO sul territorio a garanzia delle disposizioni dell’articolo 5 dell’Alleanza.  Peraltro rimane da vedere se queste misure possano davvero garantire la sopravvivenza degli Stati baltici nel caso in cui Russia dovesse attaccare con tutte le sue forze.

Ora che la Russia ha dimostrato durante la guerra in Ucraina di avere probabilmente l’esercito più forte del continente, l’idea che la Finlandia, con i suoi 5,5 milioni di abitanti, possa reggere il confronto è inverosimile. E quante truppe invierà la NATO per la sua difesa? Mille? Cinquantamila? Dove saranno stanziate queste truppe? Le domande non finiscono qui e non vedo risposte ovvie.

L’adesione della Finlandia ha aggiunto più di 1.000 km al confine terrestre con la Russia. Si tratta di una lunghezza simile alla linea esistente oggi tra le forze russe e ucraine. Come abbiamo visto, negli ultimi due mesi di controffensiva gli ucraini hanno avuto molte difficoltà a superare questa linea e a guadagnare territori nonostante la massiccia assistenza dalla NATO in termini di attrezzature militari avanzate e di addestramento. I soldati ucraini sono coraggiosi e il loro senso di abnegazione indiscutibile, ma il rapporto dei morti in azione è attualmente di 10:1 a sfavore degli ucraini.

Ricordiamo che all’inizio della guerra l’Ucraina aveva una popolazione di circa 40 milioni di abitanti contro i 145 milioni della Russia.  

Il flusso di rifugiati e di renitenti alla leva potrebbe aver ridotto la popolazione ucraina a 26 milioni, che è comunque cinque volte la popolazione della Finlandia.

Consideriamo anche la topografia e altri fatti rilevanti del territorio finlandese sulla sua lunga frontiera con Russia. Ne so qualcosa per aver viaggiato personalmente in Carelia tre anni fa. Stiamo parlando di fitte foreste di pini e paludi, di una densità di popolazione molto bassa, probabilmente simile a quella della desolata Siberia. Ci sono strade asfaltate, ma non grandi arterie stradali.  Sul lato russo invece, è in fase di completamento l’estensione della superstrada a 4 corsie da Vyborg al confine con la Finlandia. A meno di 200 km dal confine, i russi hanno la loro seconda più grande città, Pietroburgo, con 4,5 milioni di abitanti e un’infrastruttura logistica molto avanzata. Di conseguenza, mi chiedo chi minaccerà chi mentre finlandesi e russi preparano le loro future difese.

Per quanto riguarda la Polonia, la potenziale minaccia alla sicurezza della Russia è di un altro livello. Ha una popolazione di 40 milioni di abitanti e la possibilità di espandere in modo significativo le sue attuali forze armate ora composte da circa 120.000 unità. L’acquisto in corso di veicoli blindati avanzati, artiglieria e caccia a reazione da diverse fonti, tra cui la Corea del Sud e gli Stati Uniti, significa che in un paio d’anni potrebbe diventare una potenza regionale con cui fare i conti. Ma a quel punto le forze armate russe saranno cresciute fino a 1,5 milioni e saranno molto meglio equipaggiate con i tipi di armi che hanno dimostrato il loro valore sul campo di battaglia e che sono tutte prodotte internamente, il che significa che la loro fornitura ed eventuale riparazione è più sicura.

Invece non sono d’accordo con l’affermazione di Shoigu secondo cui la Polonia sarebbe uno strumento usato dagli Stati Uniti contro la Russia. Il governo polacco del passato leader di Piattaforma Civica Donald Tusk, cosi come l’attuale governo del partito Diritto e Giustizia fondato dai fratelli Kaczynski, è di per se già profondamente antirusso senza avere bisogno di alcun incoraggiamento da parte di Washington per porsi come scudo europeo contro i barbari dell’Est, cioè per assumere quella stessa posizione che la Polonia assunse nel XVIII secolo prima della sua scomparsa dalla mappa dell’Europa.

Ma il sistema politico polacco è autenticamente democratico, e questo lo differenzia del regime golpista installato in Ucraina con i suoi fanatici seguaci neonazisti. Non ha tendenze suicide come Zelensky e la sua squadra. E difficilmente si azzarderà a entrare in guerra contro la Russia da solo. Come avrà anche difficoltà a mettere insieme una coalizione all’interno della NATO per unirsi a lei in una guerra contro la Russia.

                                                            *****

Nei mesi precedenti e durante le procedure di adesione che hanno portato la Finlandia nella NATO, il Segretario Generale Jens Stoltenberg ha ripetutamente sottolineato come la guerra Russia-Ucraina abbia rinsaldato gli Stati membri della NATO come mai prima di allora, e dato nuovo slancio all’alleanza, riaffermando il suo obiettivo originario di fare fronte unico contro il potere sovietico/russo sul continente. Il nuovo membro scandinavo, dopotutto, ha abbandonato settant’anni di neutralità e di relazioni amichevoli, seppure subordinate, con la Russia per unirsi al sistema di difesa paneuropeo.  La prospettiva di un’ammissione della Svezia in un immediato futuro sarebbe un’altra vittoria per la NATO. E l’Ucraina verrebbe poi invitata ad aderire, aumentando notevolmente la capacità militare dell’Alleanza.

Pochi in Occidente hanno messo in dubbio la logica secondo cui l’espansione è un vantaggio e solo un vantaggio. Uno di questi è stato il Stephen Cohen [1938-2020 accademico americano ed esperto di relazioni politiche tra USA e Russia], quando sottolineava quasi vent’anni fa che la NATO non è una confraternita [nel senso di un’organizzazione con scopi di amicizia tra i popoli] ma una organizzazione i cui principi siano gli interessi di sicurezza nazionale dei suoi Stati membri, e che quindi l’ammissione degli Stati baltici sia stata un errore strategico per la stessa alleanza. Da questo punto di vista quindi, io non sto facendo altro che aggiornare la critica che Cohen fece allora: ovvero che l’ingresso della Finlandia nell’Alleanza rappresenta un altro autogol del team NATO.

Passiamo ora alle considerazioni che vengono spesso fatte a proposito della sicurezza degli Stati Uniti, ovvero analizzando brevemente la tesi principale di quello che viene spesso considerato l’autore principale della strategia americana a proposito dell’Ucraina dai tempi del governo di Barack Obama, Zbigniew Brzezinski.  Molti tra coloro che sostengono l’Ucraina oggi citano oggi le osservazioni “preveggenti” che Brzezinski fece nel suo best seller pubblicato nel 1997 “The Grand Chessboard: American Primacy and its Geostrategic Imperatives” [https://www.amazon.it/gp/product/B06XKQ473V/ref=dbs_a_def_rwt_hsch_vapi_tkin_p1_i0 di cui peraltro pare non esista un’edizione in italiano].  Questo libro fu scritto in un momento in cui gli americani erano ancora alla ricerca di una nuova strategia globale, dopo avere vinto la Guerra Fredda e nel momento in cui gli veniva meno un obbiettivo nazionale.

Brzezinski insisteva sul fatto che se l’Ucraina avesse potuto staccarsi dalla sua stretta relazione industriale e politica con la Russia, allora quest’ultima avrebbe cessato di essere una potenza imperiale e avrebbe potuto essere ricategorizzata come uno dei tanti innocui Stati europei.

Oggi sappiamo tutti dove ci ha portato il perseguimento della road map di Brzezinski. La Russia è probabilmente più forte che mai ora che la sua società si è consolidata dietro una missione patriottica, le sue forze armate hanno preso maggiore confidenza con le moderne tecnologie militari, e la sua industria bellica si è espansa.  In questo senso, possiamo ora tranquillamente osservare che i consigli di Brzezinski ai suoi compatrioti e alla loro leadership furono azzardati.  Per chi volesse approfondire la questione, invito a consultare le critiche che scrissi a proposito delle tesi di Brzezinski negli anni ’90 e all’inizio del nuovo millennio nella mia raccolta di saggi intitolata “Great Post-Cold War American Thinkers on International Relations” (2010) [https://www.amazon.it/Post-Cold-American-Thinkers-International-Relations-ebook/dp/B004AM5ENW/ref=sr_1_7?__mk_it_IT=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&crid=3JC7K65FECFTD&keywords=gilbert+doctorow&qid=1691678385&s=digital-text&sprefix=gilbert+doctorow%2Cdigital-text%2C66&sr=1-7].

Gli sforzi di Brzezinski per contenere la Russia andavano al di là dei suoi scritti e si traducevano in una partecipazione attiva ai piani elaborati dalla sua ex protégé Madeleine Albright, divenuta Segretario di Stato, per scatenare una “guerra dei gasdotti” contro la Russia. Si trattava di uno sforzo su due fronti: ostacolare i gasdotti russi progettati per raggiungere l’Europa, come South Stream, e promuovere gasdotti alternativi da parte dei produttori di gas dell’Asia centrale e del Caucaso, che sarebbero passate al di fuori dei confini della Federazione Russa e quindi sarebbero stati liberi dall’interferenza del Cremlino. I vari attori e gli sviluppi della pluriennale “guerra dei gasdotti” sono discussi nella mia raccolta del 2013 Stepping Out of Line [https://www.amazon.it/Stepping-Out-Line-Nonconformist-Russian-American/dp/1481270060/ref=sr_1_5?__mk_it_IT=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&crid=3JC7K65FECFTD&keywords=gilbert+doctorow&qid=1691678541&s=digital-text&sprefix=gilbert+doctorow%2Cdigital-text%2C66&sr=1-5-catcorr].

Il risultato finale di questa politica è stata l’imposizione del divieto di importazione di idrocarburi russi in Europa come punizione per l’invasione russa dell’Ucraina e la distruzione del gasdotto Nord Stream 1 lo scorso anno. Come sappiamo oggi, ciò comporta la deindustrializzazione della Germania, principale economia ed esportatore europeo, un’elevata inflazione in tutto il continente e il declino nel tenore di vita di noi europei.

Morale della favola: attenzione a ciò che si desidera.

Der russische Verteidigungsminister Sergej Schoigu über die Bedrohung der russischen Sicherheit durch die NATO-Mitgliedschaft Finnlands und die militärische Aufrüstung Polens

Selbst unabhängige westliche Experten, die es eigentlich besser wissen müssten, sprechen gerne von “russischer Desinformation”, die zum “Nebel des Krieges” in und um die Ukraine beiträgt. Welche Art von russischer Desinformationskampagne es geben kann, wenn fast alle internationalen Kanäle Russlands von den Vereinigten Staaten und ihren europäischen Verbündeten blockiert werden, ist etwas, das diesen scheinbar aufgeklärten Russland-Verächtern offensichtlich nicht in den Sinn kommt.

In diesem Zusammenhang ist es höchst bemerkenswert, dass ein eklatanter Fall von echter russischer Desinformation gestern von den westlichen Medien völlig ignoriert wurde. Vielleicht liegt das daran, dass diese Desinformation in erster Linie für das russische Inland und nicht für die Weltöffentlichkeit bestimmt war.

Ich denke dabei an die Rede, die der russische Verteidigungsminister Sergej Schoigu vor dem Vorstand seines Ministeriums hielt. Teile dieser Rede wurden von den staatlichen russischen Nachrichtensendern ausgestrahlt. Die wichtigsten Ausschnitte waren wie folgt.

Zitat:

Die Bedrohung für die militärische Sicherheit Russlands in den westlichen und nordwestlichen strategischen Gebieten ist um ein Vielfaches gewachsen.

Ein schwerwiegender destabilisierender Faktor ist der NATO-Beitritt Finnlands und der voraussichtliche Beitritt Schwedens. Nach dem Beitritt Helsinkis zum Bündnis hat sich die Landgrenze Russlands zu den Ländern des Blocks fast verdoppelt.

Auf dem Territorium Finnlands kann die NATO Militärkontingente stationieren, die in der Lage sind, kritische Strukturen im Nordwesten Russlands zu zerstören.

In unmittelbarer Nähe der Grenzen Russlands und Weißrusslands sind rund 360.000 bewaffnete NATO-Soldaten, 8.000 Panzer und andere gepanzerte Fahrzeuge, 650 Flugzeuge und Hubschrauber stationiert.

Zitat Ende

Schoigu nahm auch Bezug auf die jüngste Ankündigung Polens, zusätzliche 2.000 Soldaten an der Grenze zu Weißrussland zu stationieren. Und er sagte, dass “Polen von den USA als Hauptinstrument der antirussischen Politik benutzt worden ist”.

Die Erweiterung der NATO in diesem Jahr und ihre voraussichtliche weitere Ausdehnung in naher Zukunft sind unbestreitbare Fakten. Ob dies jedoch die tatsächliche Stärke der NATO in einer Auseinandersetzung mit Russland erhöht oder verringert, ist diskutabel, wie ich in diesem Aufsatz zeigen werde. Selbst wenn die von Schoigu angeführten Zahlen zu den Streitkräften und der Ausrüstung der NATO “in unmittelbarer Nähe zu den Grenzen Russlands” korrekt sind, ist die aggressive Absicht, die er ihnen zuschreibt, in meinen Augen eine verschärfte Desinformation.

Sicherlich geht Russland von genau denselben Sicherheitskalkülen aus, die die amerikanische Militärdoktrin seit den 1990er Jahren leiten, nämlich dass man nur auf die Fähigkeiten des Gegners achtet, nicht aber auf seine Absichten, die möglicherweise nicht bekannt sind und sich mit der Zeit ändern können. Im vorliegenden Fall sind die Absichten der USA und der NATO jedoch durchaus erkennbar, wie ihr Verhalten im Stellvertreterkrieg in der Ukraine zeigt: Die Vereinigten Staaten setzen alles daran, zu vermeiden, dass sie mit den Russen die Klingen kreuzen und einen Krieg zwischen Russland und der NATO auslösen, der leicht zu einem globalen Atomkrieg eskalieren könnte.

Ich glaube, dass Schoigus Rede in erster Linie ein Manöver war, um sicherzustellen, dass seine Mitarbeiter nicht an ihren Schreibtischen schlafen, wenn er ihnen den Rücken zuwendet. Sie werden mit der Ausarbeitung von Plänen für ein neues Streitkräftekommando beauftragt, das sich um die westlichen und nordwestlichen Gebiete kümmern soll.

Zweitens richtete sich die Rede an die Staatsduma, um die russischen Abgeordneten für die sicherlich umfangreichen neuen Militärmittel zur Unterstützung des militärischen Aufbaus zu gewinnen. Um ein Gefühl dafür zu bekommen, was das bedeutet, verweise ich auf die Bemerkungen, die Generalleutnant a.D. Andrej Guruljow, Duma-Mitglied der Partei “Einiges Russland”, Mitglied der Duma-Kommission zur Überprüfung der Haushaltsmittel für die Verteidigung und Mitglied des Verteidigungsausschusses der Duma, gestern Abend in der Talkshow “Abend mit Wladimir Solowjow” machte. Guruljow teilte den Zuschauern mit, dass das neue Militärkommando 800 Mitarbeiter im Hauptquartier benötigen würde. Das deutet auf ein sehr großes und anspruchsvolles Kontingent von Männern an der Waffe hin.

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Russland wird also eine Einheit seiner Streitkräfte aufstellen, die die Grenze zu Finnland verteidigen soll. Ich glaube jedoch, dass der Beitritt Finnlands zum Bündnis eher zu einem negativen Sicherheitsergebnis für das Bündnis als für Russland geführt hat. Dieses ganze Unterfangen ist eine Wiederholung der Dummheit, die der Beitritt von Estland, Lettland und Litauen im Jahr 2004 bedeutete. Damals wusste jeder, dass die baltischen Staaten mit ihrer geringen Bevölkerungszahl und ihren Zinnsoldatenarmeen Russland nicht gewachsen waren, selbst als Russland sich noch nicht von seiner Schwäche erholt hatte, die aus der wirtschaftlichen und organisatorischen Implosion der 1990er Jahre resultierte.

In der Zeit nach 2010 war man sich im Westen bereits darüber im Klaren, dass Russland die baltischen Staaten innerhalb von ein oder zwei Tagen überrennen könnte, wenn in der NATO keine schnellen Eingreiftruppen bereitstünden und keine europäischen NATO-Truppen vor Ort wären, die als Stolperdraht dafür sorgen könnten, dass die Bestimmungen des Artikels 5 des Bündnisses sofort zum Tragen kämen. Es ist jedoch fraglich, ob eine dieser bisherigen Maßnahmen der NATO die Lebensfähigkeit der baltischen Staaten gewährleisten kann, wenn Russland mit aller Macht angreift.

Heute, da Russland in seinem Krieg mit der Ukraine bewiesen hat, dass es wahrscheinlich über die stärksten Bodentruppen auf dem Kontinent verfügt, ist die Vorstellung, dass Finnland mit seinen 5,5 Millionen Einwohnern seine Stellung halten kann, weit hergeholt. Und wie viele Soldaten wird die NATO zur Unterstützung der Verteidigung dorthin entsenden? Eintausend? Fünfzigtausend? Wo sollen diese Truppen untergebracht werden? Die Fragen häufen sich. Ich sehe keine eindeutigen Antworten.

Durch den Beitritt Finnlands hat sich die Landgrenze zu Russland um mehr als 1.000 km verlängert. Das entspricht in etwa der Länge der heutigen Frontlinie zwischen den russischen und ukrainischen Streitkräften. Wie wir gesehen haben, war es für die ukrainischen Streitkräfte sehr schwierig, diese Linie zu überschreiten und im Laufe der letzten zwei Monate ihrer Gegenoffensive Gebietsgewinne gegen Russland zu erzielen, obwohl sie von der NATO massive Unterstützung in Form von moderner militärischer Ausrüstung und Ausbildung erhalten haben. Die ukrainischen Soldaten sind mutig und engagiert, und dennoch ist das Verhältnis der Gefallenen im Kampf derzeit 10:1 gegen die Ukrainer.

Erinnern wir uns daran, dass die Ukraine zu Beginn des Krieges etwa 40 Millionen Einwohner hatte, Russland dagegen 145 Millionen. Durch die Abwanderung von Flüchtlingen und Wehrdienstverweigerern könnte die ukrainische Bevölkerung auf 26 Millionen gesunken sein, was immer noch das Fünffache der Bevölkerung Finnlands ist.

Betrachten wir auch die Topographie und andere relevante Fakten über das finnische Gebiet, das an dieser langen Grenze an Russland grenzt. Ich weiß etwas darüber, weil ich vor drei Jahren persönlich in Karelien unterwegs war. Wir sprechen hier von dichten Kiefernwäldern und Sümpfen, von einer sehr geringen Bevölkerungsdichte, die wahrscheinlich mit der Dichte mitten im Nirgendwo in Sibirien vergleichbar ist. Es gibt dort lokale Asphaltstraßen, aber keine großen Fernstraßen. Im Gegensatz dazu steht auf russischer Seite der Ausbau der vierspurigen Schnellstraße von Wyborg bis zur finnischen Grenze kurz vor der Fertigstellung. Die Russen haben ihre zweitgrößte Stadt, Petersburg, mit 4,5 Millionen Einwohnern und einer sehr fortschrittlichen Logistikinfrastruktur, die weniger als 200 km von der Grenze entfernt ist. Daher stelle ich die Frage, wer wen bedrohen wird, wenn sowohl die Finnen als auch die Russen ihre Verteidigung vorbereiten.

Was Polen betrifft, so liegt die potenzielle Sicherheitsbedrohung für Russland auf einer anderen Ebene. Polen hat eine Bevölkerung von 40 Millionen Menschen und die Möglichkeit, seine Streitkräfte, die derzeit etwa 120.000 Mann stark sind, erheblich auszubauen. Die laufende Beschaffung moderner gepanzerter Fahrzeuge, Artillerie und Kampfflugzeuge aus verschiedenen Quellen, einschließlich Südkorea und den Vereinigten Staaten, bedeutet, dass das Land in ein paar Jahren zu einer regionalen Macht werden könnte, mit der man rechnen muss. Aber bis dahin werden die russischen Streitkräfte auf 1,5 Millionen angewachsen sein, und sie werden viel besser ausgerüstet sein mit den Waffentypen, die sich auf dem Schlachtfeld bewährt haben und die alle im Inland produziert werden, was bedeutet, dass sie leicht nachzuliefern und bei Bedarf zu reparieren sind.

Ich stimme nicht mit Schoigus Behauptung überein, dass Polen von den Vereinigten Staaten als die nächste vorrangige Kraft gegen Russland instrumentalisiert wird. Die polnische Regierung unter ihrem früheren Vorsitzenden der Bürgerplattform, Donald Tusk, brauchte ebenso wie die derzeitige Regierung der von den zutiefst antirussischen Brüdern Kaczynski gegründeten Partei Recht und Gerechtigkeit keine Ermutigung aus Washington, um sich als Europas Schutzschild gegen die Barbaren im Osten zu positionieren, d.h. die Standards des Polens des 18. Jahrhunderts zu übernehmen, bis das Land von der europäischen Landkarte verschwand.

Dennoch ist das polnische politische System wirklich demokratisch, anders als das durch einen Putsch installierte Regime in der Ukraine mit seinen fanatischen Neonazi-Anhängern. Es hat keine selbstmörderischen Tendenzen, die mit Zelensky und seinem Team zu vergleichen wären. Es wird es kaum wagen, aus eigener Kraft in den Krieg gegen Russland zu ziehen. Und es wird unmöglich sein, einen Konsens in der NATO zu finden, um sich an einem von ihm angezettelten Krieg gegen Russland zu beteiligen.

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In den vergangenen Monaten vor und während des Beitrittsverfahrens, durch das Finnland in die NATO aufgenommen wurde, hat ihr Generalsekretär Jens Stoltenberg wiederholt betont, dass der Krieg zwischen Russland und der Ukraine die NATO-Mitgliedstaaten wie nie zuvor zusammengeführt und dem Bündnis neuen Schwung verliehen habe, während er gleichzeitig sein ursprüngliches Ziel bekräftigt hat, der sowjetischen/russischen Macht auf dem Kontinent standhaft entgegenzutreten. Das jüngste skandinavische Mitglied hat schließlich seinen siebzig Jahre langen neutralen Status und seine freundschaftlichen, wenn auch untergeordneten Beziehungen zu Russland aufgegeben, um sich dem gesamteuropäischen Verteidigungssystem anzuschließen. Die Aussicht auf eine baldige Aufnahme Schwedens wäre ein weiterer Sieg. Und schließlich würde die Ukraine zum Beitritt eingeladen werden, was die militärische Kapazität des Bündnisses erheblich steigern würde.

Nur sehr wenige im Westen haben die Logik in Frage gestellt, dass die Erweiterung ein Plus und nur ein Plus ist. Einer von ihnen war Professor Stephen Cohen, als er vor fast zwanzig Jahren darauf hinwies, dass die NATO keine Burschenschaft ist. Sie wird angeblich von den nationalen Sicherheitsinteressen ihrer Mitgliedstaaten geleitet, und die Aufnahme der baltischen Staaten war für das Bündnis unter dem Strich negativ. Ich habe diese Kritik mit den heutigen Ausführungen darüber aktualisiert, dass der Beitritt Finnlands zum Bündnis ein weiteres “Eigentor” des NATO-Teams ist.

Fahren wir mit dieser Entlarvung der US-Sicherheitserwägungen fort, indem wir einen Blick auf den oft zitierten Autor von Washingtons Ukraine-Strategie von der Regierung Barack Obamas bis heute werfen, Zbigniew Brzezinski. Viele Befürworter der Unterstützung der Ukraine durch die USA und ihre Verbündeten in ihren Kriegsanstrengungen berufen sich heute auf Brzezinskis “vorausschauende” Bemerkungen in seinem viel verkauften und gelesenen Buch von 1997, The Grand Chessboard (deutscher Titel: Die einzige Weltmacht). Dieses Buch wurde zu einer Zeit geschrieben, als die Amerikaner noch nach einer neuen globalen Strategie suchten, da sie, wie sie glaubten, den Kalten Krieg gewonnen hatten und ihnen ein neues nationales Ziel zu fehlen schien.

Brzezinski bestand darauf, dass, wenn die Ukraine aus ihren engen industriellen und politischen Beziehungen zu Russland herausgelöst werden könnte, Russland aufhören würde, eine imperiale Macht zu sein, und als ein weiterer nicht bedrohlicher europäischer Staat eingestuft werden könnte.

Wir alle wissen heute, wohin uns die Verfolgung von Brzezinskis Fahrplan geführt hat. Russland ist heute wohl stärker denn je, da seine Gesellschaft hinter einer patriotischen Mission steht, da seine Streitkräfte die Kunst des Hightech-Bodenkriegs beherrschen und seine Militärindustrie ihre Produktion um ein Vielfaches gesteigert hat. In diesem Zusammenhang kann man sagen, dass Brzezinskis Ratschlag an seine Landsleute und deren Führung hirnrissig war. Wer sich eingehender mit dieser Frage befassen möchte, dem empfehle ich die Lektüre meiner verschiedenen Kapitel, in denen ich Brzezinskis Schriften in den 90er Jahren und zu Beginn des neuen Jahrtausends kritisiere, in meiner Aufsatzsammlung Great Post-Cold War American Thinkers on International Relations (2010).

Brzezinskis Bemühungen um die Eindämmung Russlands gingen über seine Schriften hinaus und reichten bis zur aktiven Beteiligung an den Plänen seines ehemaligen Schützlings Madeleine Albright, die Außenministerin wurde, einen “Pipeline-Krieg” gegen Russland zu führen. Dabei handelte es sich um ein zweigleisiges Vorgehen: Russlands geplante Gaspipelines nach Europa wie South Stream sollten gestoppt und alternative Pipelines von Gasproduzenten aus Zentralasien und dem Kaukasus gefördert werden, die außerhalb der Grenzen der Russischen Föderation verlaufen und somit frei von Einmischungen des Kremls wären. Die verschiedenen Akteure und Entwicklungen in den mehrjährigen “Pipeline-Kriegen” werden in meinem 2013 erschienenen Sammelband Stepping Out of Line behandelt.

Das Endergebnis dieser Politik war die Verhängung eines Einfuhrverbots für russische Kohlenwasserstoffe nach Europa als Strafe für den russischen Einmarsch in der Ukraine und die Zerstörung der Nord Stream 1-Pipeline im vergangenen Jahr. Wie wir heute wissen, führt dies zur Deindustrialisierung Deutschlands, Europas führender Wirtschaft und Exporteur, zu einer hohen Inflation auf dem gesamten Kontinent und zu einem allgemeinen Rückgang des Lebensstandards in Europa.

Die Moral von der Geschicht: Pass auf, was du dir wünschst.