Translations below into French (Youri), German (Andreas Mylaeus) and Italian (Weber Potsie)
Les BRICS élargis constituent-ils réellement une nouvelle institution internationale ou simplement le bloc des Non-alignés 2.0 ?
Au cours de la semaine qui a suivi la clôture du 15e sommet des BRICS à Johannesburg, les médias occidentaux ont abondamment commenté l’idée qu’il s’y était passé quelque chose de fondamental qui favoriserait l’émergence d’un monde multipolaire, ce qui était le message des cinq États membres dans leur déclaration de clôture.
Certains analystes ont déclaré que l’ajout de six nouveaux membres prenant effet le 1er janvier 2024 et les plans pour un élargissement encore plus important l’année prochaine afin d’accueillir davantage des 23 nations qui ont exprimé leur intérêt à adhérer ne sont guère plus que la reconstitution du Bloc des nations non alignées, qui était un groupe de discussion entre les pays du Sud et guère plus pendant la guerre froide. D’autres critiques soulignent qu’il existe de graves contradictions entre les intérêts nationaux des membres fondateurs, l’Inde et la Chine, et que ce problème se posera entre les nouveaux membres, comme par exemple entre l’Iran et l’Arabie saoudite, de sorte que les chances que les BRICS parviennent à un consensus en matière de politique et de géopolitique en particulier seront minces ; son poids sur la scène mondiale sera par conséquent faible, disent-ils.
Quant à la première ligne d’attaque contre les BRICS, elle ne tient pas compte de l’évolution de la pondération des économies et de la stature politique des pays du Sud depuis les années 1970 et 1980, lorsque le mouvement des non-alignés était à son apogée. Les pays des BRICS représentent actuellement 37 % du PIB mondial en parité de pouvoir d’achat, contre 30 % pour le G7. Si tous les pays actuellement en lice sont admis, ils représenteront plus de 50 % du PIB mondial et une part encore plus importante de la population mondiale. La force des politiques qu’elle recommandera à la communauté internationale ira bien au-delà de la simple force morale et devra être prise en compte.
En ce qui concerne la deuxième ligne d’attaque contre les BRICS, les commentateurs n’ont pas compris la logique de leur expansion, qui est précisément de rassembler des pays qui ont été en conflit dans des régions d’importance majeure et de les réconcilier avec l’aide de pairs mondiaux. La réconciliation entre l’Iran et l’Arabie saoudite, négociée ce printemps par la Chine, peut être consolidée avec le soutien des autres membres des BRICS lors de réunions régulières confidentielles au niveau opérationnel et lors des sommets périodiques à huis clos. Telle est la mission de paix des BRICS, qui agiront de manière ad hoc en tant qu’auxiliaires des Nations unies.
La leçon à retenir est celle que les États-Unis n’ont pas encore commencé à apprendre : l’inclusion de nations divisées est un bien meilleur moyen de parvenir à une politique de modération et de coexistence que l’exclusion et la création d’« États parias » par le biais de sanctions.
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Plusieurs observateurs politiques occidentaux ont commenté la décision annoncée il y a quelques jours par les autorités chinoises, selon laquelle le président Xi ne participera pas à la prochaine réunion du G20 en Inde. Comme Vladimir Poutine, Xi semble ne pas avoir trouvé de place dans son agenda chargé pour une institution qui avait été présentée depuis 2009 comme un organe de gouvernance économique et politique mondiale plus efficace et plus largement accepté que le G7.
Les observateurs occidentaux n’ont pas encore replacé cette dévalorisation du G20 dans le contexte des BRICS nouvellement créés. C’est ce que nous allons faire maintenant.
Tout d’abord, revenons sur la décision prise en mars 2014 par les membres du G7 de ne pas participer à la réunion du G8 prévue à Sotchi et de suspendre l’adhésion de la Russie à leur groupe. Cette décision visait à punir la Russie pour avoir pris le contrôle de la Crimée et l’avoir annexée à la suite du coup d’État de février 2014 à Kiev, orchestré par les États-Unis.
Une punition ? Je pense que pour Vladimir Poutine, c’était un pur soulagement de ne pas être obligé de rejoindre les sept autres membres de ce club de l’Occident collectif. À chaque fois, la Russie s’est retrouvée dans la minorité humiliante d’un seul membre lors des délibérations du G8, au cours des années qui ont suivi la proposition d’adhésion au G8 faite à Boris Eltsine en guise de compensation pour n’avoir pas été admis au sein de l’OTAN. La suspension a évité à Poutine d’être le premier à mettre fin à des sessions qui étaient devenues profondément désagréables et improductives.
La dernière réunion du G20 en Indonésie en novembre 2022 a démontré que ce club souffrait grandement des clivages géopolitiques entre la Russie et la Chine d’un côté et les membres du collectif occidental de l’autre. L’acrimonie et la politisation de chaque question à l’ordre du jour ont compromis l’utilité de ces réunions. Est-il donc surprenant que la Russie et la Chine aient choisi de ne pas envoyer leurs principaux représentants au sommet et que cette décision ait été prise dans le sillage de la réunion très réussie des BRICS en Afrique du Sud ?
Les BRICS sont précisément l’institution en formation où le Sud Global peut se réunir seul, sans perdre de temps ni d’efforts à se défendre contre les pressions que les États-Unis et leurs alliés exercent lors de chaque réunion internationale à laquelle ils participent.
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En tant que l’une des deux superpuissances du monde bipolaire de l’époque de la guerre froide, la Russie n’était évidemment pas membre du bloc des non-alignés, même si elle y cherchait des amis. L’URSS a apporté une aide financière et militaire substantielle aux mouvements d’indépendance dans les colonies européennes, en particulier en Afrique. Les États nouvellement libérés envoient leurs jeunes talents étudier à Moscou. Leurs dirigeants avaient souvent de fortes affinités idéologiques avec le marxisme soviétique.
Le rôle de premier plan joué par Moscou dans la création et l’expansion des BRICS s’explique par bien d’autres raisons que la perte de son statut de superpuissance et son besoin impératif de cultiver des amis dans le Sud.
J’ai mentionné dans un article publié il y a plusieurs jours qu’il m’arrivait de découvrir de nouvelles perspectives sur la Russie et la politique mondiale auprès de l’un ou l’autre des panélistes des talk-shows de la télévision d’État russe. C’est la source de ce que je vais expliquer en développant le point précédent, à savoir que l’approche de la Russie à l’égard du Sud est aujourd’hui radicalement différente de l’approche de l’URSS à l’égard du bloc des pays non alignés et, plus généralement, des pays en voie de développement.
La différence profonde peut être observée dans les discours de Vladimir Poutine aux délégations africaines en visite qui ont tenu des discussions de haut niveau à Moscou avant que la plupart d’entre elles ne se rendent en Afrique du Sud pour le rassemblement des BRICS. On la retrouve dans le discours prononcé par Poutine lors du Forum des affaires des BRICS. Et vous le voyez dans le langage de la déclaration qui a clôturé le sommet des BRICS.
Pour comprendre cette différence, il faut y regarder de plus près et mettre sa casquette de penseur. Les commentateurs des médias occidentaux ne sont pas les seuls à ne pas comprendre. Je crois que le chef du parti communiste de la Fédération de Russie, Guennadi Ziouganov, ne comprend pas non plus. Entouré de tous les invités du tiers monde qui descendent sur Moscou, il semble penser que le bon vieux temps de l’Union soviétique est revenu.
Ce n’est pas le cas. Quelque chose de très nouveau se prépare.
L’idéologie de l’URSS provenait de l’Occident. Le marxisme, avec ou sans les ajouts ou les déformations du léninisme, était profondément ancré dans la pensée occidentale sur l’homme et la société humaine. Le dénominateur commun est que tous les hommes sont les mêmes, que l’évolution de la société au fil du temps suit le même cours partout dans le monde.
Ce concept s’inscrit parfaitement dans le cadre du mondialisme et du néolibéralisme économique. Il s’inscrit également dans l’idéologie géopolitique néoconservatrice, ce qui ne devrait surprendre personne puisque les premiers penseurs néoconservateurs de New York étaient d’anciens sympathisants communistes, comme l’explique Francis Fukuyama dans son histoire du mouvement.
Sous la pression des régimes de sanctions mis en place dès 2014 au nom de la « communauté internationale » et drastiquement renforcés depuis le début de l’opération militaire spéciale en 2022, le Kremlin rejette désormais catégoriquement le mondialisme de cette communauté internationale dominée par les Etats-Unis. La décision de quitter l’OMC, sur le point d’être prise, en est la confirmation.
Aujourd’hui, la Russie rejette catégoriquement la notion d’une voie unique de développement pour l’ensemble de l’humanité. Au contraire, la Russie affirme que chaque pays doit se développer dans le respect de ses traditions et de ses valeurs nationales. Chacun doit trouver sa propre voie pour réaliser son potentiel économique et humain. Il s’agit d’une version nouvelle et plus complète du concept selon lequel chaque État a sa propre religion, que les voisins ne peuvent pas perturber, comme le prévoit la paix de Westphalie de 1648. Comme nous le savons, la Russie et la Chine défendent depuis longtemps sur la scène mondiale le principe de non-ingérence dans les affaires des États souverains. NB : Westphalie supposait un monde d’États souverains, alors que l’Europe a balayé ce principe lorsque la Communauté européenne est devenue l’Union européenne.
La Russie espère que cette nouvelle approche du Sud Global en tant que défenseur de la souveraineté et du caractère distinctif de chaque nation fera d’elle et des BRICS un partenaire beaucoup plus attrayant pour le Sud Global que ne l’était l’URSS en son temps, ou que ne peut l’être aujourd’hui l’Occident collectif, avec son arrogance et ses préjugés néocoloniaux.
Ist der erweiterte BRICS-Block wirklich eine neue internationale Institution oder nur der Blockfreie Block 2.0?
In der Woche seit dem Abschluss des 15. BRICS-Gipfels in Johannesburg gab es in den westlichen Medien viele Kommentare, die darauf abzielten, die Vorstellung zu widerlegen, dass dort etwas Wesentliches geschehen sei, das die Entstehung einer multipolaren Welt fördern werde, was die Botschaft der fünf Mitgliedstaaten in ihrer Abschlusserklärung gewesen war.
Einige Analysten haben gesagt, dass die Aufnahme von sechs neuen Mitgliedern zum 1. Januar 2024 und die Pläne für eine noch größere Erweiterung im nächsten Jahr, um mehr der 23 Nationen aufzunehmen, die ihr Interesse an einer Mitgliedschaft bekundet hatten, wenig mehr als die Neugründung der Vereinigung der Blockfreien Staaten ist, die während des Kalten Krieges nicht viel mehr als ein Gesprächskreis der Länder des globalen Südens war. Andere Kritiker weisen darauf hin, dass es gravierende Widersprüche zwischen den nationalen Interessen der Gründungsmitglieder Indien und China gibt, und dass dieses Problem auch zwischen den neuen Mitgliedern auftauchen wird, wie zum Beispiel zwischen dem Iran und Saudi-Arabien, sodass die Chancen, dass die BRICS in politischen Angelegenheiten und insbesondere in geopolitischer Hinsicht zu einem Konsens kommen, gering sein werden; ihr Gewicht auf der Weltbühne werde entsprechend gering sein, sagen sie.
Was die erste Angriffslinie auf die BRICS-Staaten angeht, so werden die Änderungen bei der Gewichtung der Volkswirtschaften und der politischen Position der Länder des globalen Südens seit den 1970er und 1980er Jahren, als die Bewegung der Blockfreien Staaten ihren Höhepunkt erreichte, übersehen. Auf die BRICS-Länder entfallen gegenwärtig 37% des globalen BIP, gemessen in Kaufkraftparität, gegenüber 30% auf die G7. Wenn alle Länder, die jetzt beitreten wollen, aufgenommen werden, wird das mehr als 50 % des globalen BIP und einen noch größeren Anteil an der Weltbevölkerung ausmachen. Jede Politik, die sie der internationalen Gemeinschaft empfiehlt, ist von ihrer Stärke her nicht nur moralisch motiviert, sondern es muss mit ihr gerechnet werden.
Was die zweite Angriffslinie auf die BRICS angeht, so haben die Kommentatoren die Logik ihrer Erweiterung nicht verstanden, die genau darin besteht, Länder, die sich in Konflikten in Regionen von großer Bedeutung befanden, zusammenzubringen und sie mithilfe globaler Peers miteinander zu versöhnen. Die in diesem Frühjahr von China ausgehandelte Aussöhnung zwischen dem Iran und Saudi-Arabien kann mit Unterstützung anderer BRICS-Mitglieder bei vertraulichen regelmäßigen Treffen auf Arbeitsebene sowie bei den regelmäßigen Gipfeltreffen hinter verschlossenen Türen konsolidiert werden. Dies ist die Friedensmission der BRICS-Staaten, die ad hoc als Ergänzung zu den Vereinten Nationen tätig wird.
Die Lektion ist hier eine, die die Vereinigten Staaten noch nicht begonnen haben zu lernen: dass die Einbeziehung zerstrittener Nationen ein weitaus besserer Weg ist, um politische Mäßigung und Koexistenz zu erreichen, als die Ausgrenzung und Schaffung von “Pariastaaten” durch Sanktionen.
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Mehrere politische Beobachter im Westen haben auf die vor einigen Tagen von den chinesischen Behörden angekündigte Entscheidung hingewiesen, dass Präsident Xi nicht an der nächsten G20-Konferenz in Indien teilnehmen werde. Wie Wladimir Putin scheint Xi in seiner viel beschäftigten Agenda keinen Platz für eine Institution gefunden zu haben, die seit 2009 als effektiveres und weithin akzeptiertes Gremium für globale wirtschaftliche und politische Steuerung und Koordination propagiert wurde als die G7.
Westliche Beobachter haben diese Herabstufung der G20 noch nicht in den Kontext der neuen BRICS-Staaten gestellt. Lassen Sie uns das jetzt tun.
Lassen Sie uns zunächst einen Schritt zurück zu der im März 2014 von den G7-Mitgliedern getroffenen Entscheidung gehen, nicht an dem geplanten G8-Treffen in Sotschi teilzunehmen und Russlands Mitgliedschaft in ihrer Gruppe auszusetzen. Damit sollte Russland dafür bestraft werden, dass es nach dem von den USA inszenierten Staatsstreich in Kiew im Februar 2014 die Kontrolle über die Krim übernommen und diese annektiert hat.
Bestrafung? Ich glaube, es war für Wladimir Putin eine absolute Erleichterung, nicht gezwungen zu sein, bei dem Treffen der sieben anderen Mitglieder dieses “Collective West”-Clubs dabei gewesen zu sein. Russland war während der G8-Beratungen, die in den Jahren seit Boris Jelzin als Beschwichtigung für die Nichtaufnahme in die NATO die G8-Mitgliedschaft aufgedrängt wurde, stattfanden, auf Schritt und Tritt in der demütigenden Minderheit. Diese Suspendierung ersparte Putin die Notwendigkeit, als erster die zutiefst unangenehmen und unproduktiven Sitzungen zu beenden.
Das letzte G20-Treffen in Indonesien im November 2022 hat gezeigt, dass dieser Club stark unter den geopolitischen Bruchlinien zwischen Russland und China auf der einen Seite und den Mitgliedern des Westens auf der anderen Seite litt. Die Verbitterung und Politisierung aller Themen auf der Tagesordnung haben den Nutzen solcher Treffen gefährdet. Ist es daher eine Überraschung, dass sowohl Russland als auch China demonstrativ entschieden haben, ihre obersten Beamten nicht zum Gipfel zu entsenden, und dass diese Entscheidung in der Folge des sehr erfolgreichen BRICS-Treffens in Südafrika getroffen wurde?
Die BRICS-Staaten sind genau die Institution, in der sich der Globale Süden formuliert, ohne Zeit und Mühe zu verschwenden und sich gegen den Druck zu verteidigen, den die Vereinigten Staaten und ihre Verbündeten bei jedem internationalen Treffen ausüben, an dem sie teilnehmen.
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Als eine der beiden Supermächte in der bipolaren Welt der Tage des Kalten Krieges war Russland natürlich kein Mitglied der Vereinigung der Blockfreien Staaten, obwohl es dort Freunde suchte. Die UdSSR gewährte den Unabhängigkeitsbewegungen in den europäischen Kolonien, insbesondere in Afrika, erhebliche finanzielle und militärische Unterstützung. Und die neu befreiten Staaten schickten ihre talentierten Jugendlichen zum Studium nach Moskau. Ihre Führer hatten oft eine starke ideologische Affinität zum sowjetischen Marxismus.
Moskaus führende Rolle bei der Gründung und Erweiterung der BRICS-Staaten erklärt sich als viel mehr als der Verlust seines Status als Supermacht und eine zwingende Notwendigkeit, Freundschaft im globalen Süden zu pflegen.
In einem Artikel, der vor einigen Tagen veröffentlicht wurde, erwähnte ich, dass ich gelegentlich neuartige Perspektiven auf Russland und die Weltpolitik von dem einen oder anderen Diskussionsteilnehmer in Russlands Talkshows im staatlichen Fernsehen aufgegriffen habe. Das ist die Quelle dessen, was ich jetzt sagen werde, wenn ich auf den vorstehenden Punkt eingehe, nämlich dass Russlands Herangehensweise an den globalen Süden heute dramatisch anders ist als der Ansatz der UdSSR gegenüber den Blockfreien Staaten und gegenüber den Entwicklungsländern im weiteren Sinne.
Der tiefe Unterschied ist in den Reden von Wladimir Putin vor den afrikanischen Delegationen erkennbar, die hochrangige Gespräche in Moskau führten, bevor die meisten nach Südafrika zur BRICS-Konferenz reisten. Man sieht es wieder in der Rede, die Putin vor dem BRICS-Wirtschaftsforum hielt. Man sieht es in der Sprache der Erklärung, mit der der BRICS-Gipfel abgeschlossen wurde.
Um diesen Unterschied zu verstehen, muss man genau hinschauen und die Denk-Mütze aufsetzen. Es sind nicht nur westliche Medienkommentatoren, die am Thema vorbeigehen. Ich glaube, dass auch der Vorsitzende der Kommunistischen Partei der Russischen Föderation, Gennadi Sjuganow, das nicht versteht. Wenn er von allen Gästen aus der Dritten Welt umringt ist, die nach Moskau anreisen, scheint er zu denken, dass die guten alten Zeiten der Sowjetunion zurückgekehrt sind.
Das sind sie nicht. Etwas sehr Neues ist im Gange.
Die Ideologie der UdSSR kam aus dem Westen. Der Marxismus, mit oder ohne die Ergänzungen oder Verzerrungen des Leninismus, war tief in das westliche Denken über die Menschheit und die menschliche Gesellschaft eingebettet. Der gemeinsame Nenner ist hier, dass alle Menschen gleich sind, dass die gesellschaftliche Entwicklung im Laufe der Zeit überall auf der Erde den gleichen Weg geht.
Dieses Konzept passt gut zum Globalismus und zum wirtschaftlichen Neoliberalismus. Es passt auch gut zur neokonservativen geopolitischen Ideologie, die niemanden überraschen sollte, da die ursprünglichen neokonservativen Denker in New York ehemalige kommunistische Sympathisanten waren, wie uns Francis Fukuyama in seiner Geschichte der Bewegung erzählt.
Unter dem Druck der 2014 im Namen “der internationalen Gemeinschaft” erstmals eingeführten und seit Beginn der militärischen Sonderoperation 2022 drastisch erhöhten Sanktionsregime lehnt der Kreml nun die Globalisierung dieser von den USA dominierten internationalen Gemeinschaft entschieden ab. Die Entscheidung, die WTO zu verlassen, ist eine Bestätigung dafür.
Russland lehnt heute die Vorstellung eines einheitlichen Entwicklungspfades für die gesamte Menschheit rundheraus ab. Stattdessen sagt Russland, jedes Land solle sich im Einklang mit seinen nationalen Traditionen und Werten entwickeln. Jeder muss seinen eigenen Weg zur Realisierung seines wirtschaftlichen und menschlichen Potenzials finden. Dies ist eine neue und umfassendere Version des Konzepts, dass jeder Staat seine eigene Religion hat, die Nachbarn nicht stören dürfen, wie es im Westfälischen Frieden von 1648 verankert ist. Wie wir wissen, setzen sich Russland und China seit langem auf der Weltbühne für das Prinzip der Nichteinmischung in die Angelegenheiten souveräner Staaten ein. Nota bene: Westfalen hat eine Welt souveräner Staaten angenommen, während Europa dies beiseitegeschoben hat, als die Europäische Gemeinschaft zur Europäischen Union wurde.
Russland erwartet, dass dieser neue Ansatz gegenüber dem globalen Süden als Verteidiger der Souveränität und Eigenart jeder Nation sie und die BRICS zu einem viel attraktiveren Partner für den globalen Süden macht, als es die UdSSR zu ihrer Zeit war, oder als es der kollektive Westen mit seiner Arroganz und neokolonialen Vorurteilen heute sein kann.
Il BRICS allargato è davvero una nuova istituzione internazionale o solo il Blocco dei Non Allineati 2.0?
Nella settimana trascorsa dalla chiusura del 15° vertice dei BRICS a Johannesburg, i media occidentali hanno pubblicato molti commenti volti a smentire l’idea che si sia verificato qualcosa di sostanziale che favorirà l’emergere di un mondo multipolare, che era stato il messaggio dei cinque Stati membri nella loro dichiarazione conclusiva.
Alcuni analisti hanno affermato che l’aggiunta di sei nuovi membri dal 1° gennaio 2024 e i piani per un allargamento ancora maggiore l’anno prossimo, con altre 23 nazioni che hanno espresso interesse ad aderire, equivalgono a poco più della ricreazione del Blocco delle Nazioni Non Allineate, che durante la Guerra Fredda era e poco più di un “talking shop” tra i Paesi del Sud Globale Altri critici hanno sottolineato che esistono gravi contraddizioni tra gli interessi nazionali dei membri fondatori, India e Cina, e che questo problema si presenterà anche tra i nuovi membri, come ad esempio tra l’Iran e l’Arabia Saudita, cosicché le probabilità che i BRICS raggiungano un consenso su questioni politiche, e geopolitiche in particolare, sarebbero basse; il suo peso sulla scena mondiale sarà di conseguenza ridotto, dicono.
Per quanto riguarda la prima critica, questa trascura i cambiamenti nel peso delle economie e della statura politica dei Paesi del Sud globale dagli anni ’70 e ’80, il periodo d’oro del movimento dei non allineati. I Paesi BRICS rappresentano attualmente il 37% del PIL globale a parità di potere d’acquisto, contro il 30% del G7. Se e quando saranno ammessi tutti i Paesi ora in lizza, rappresenteranno più del 50% del PIL globale e una quota ancora maggiore della popolazione mondiale. La forza di qualsiasi politica che il gruppo raccomanderà alla comunità internazionale andrà ben oltre la semplice moral suasion e dovrà essere tenuta in conto.
Per quanto riguarda la seconda critica ai BRICS, i commentatori non hanno capito la logica della sua espansione, che è proprio quella di riunire i Paesi che sono stati in conflitto in regioni di grande importanza e di riconciliarli con l’assistenza di loro pari. La riconciliazione tra Iran e Arabia Saudita, mediata questa primavera dalla Cina, può essere inserita nel quadro del sostegno fornito degli altri membri dei BRICS in incontri regolari riservati a livello di lavoro e nei vertici periodici a porte chiuse. Questa è la missione di pace dei BRICS, che agiranno in modo ad hoc, come ausiliari delle Nazioni Unite.
La lezione è una che gli Stati Uniti non hanno ancora imparato: l’inclusione delle nazioni più problematiche è un modo migliore per ottenere moderazione politica e coesistenza invece di di ricorrere all’esclusione e alla creazione di “Stati paria” attraverso sanzioni.
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Diversi osservatori politici in Occidente hanno commentato la decisione annunciata un paio di giorni fa dalle autorità cinesi, secondo cui il Presidente Xi non parteciperà al prossimo incontro del G20 in India. Come Vladimir Putin, Xi sembra non aver trovato spazio nella sua fitta agenda per un’istituzione che dal 2009 era stata promossa come un organo di governance economica e politica globale più efficace e ampiamente accettato del G7.
Gli osservatori occidentali non hanno ancora inserito questo declassamento del G20 nel contesto dei nuovi BRICS. Cerchiamo di farlo ora.
Innanzitutto, facciamo un passo indietro, tornando alla decisione presa nel marzo 2014 dai membri del G7 di non partecipare al previsto incontro del G8 a Sochi e di sospendere l’adesione della Russia al loro gruppo. Questo fu fatto per punire la Russia per l’annessione della Crimea in seguito al colpo di Stato di Kiev, organizzato dagli Stati Uniti nel febbraio 2014.
Punizione? Credo che per Vladimir Putin sia stato un puro sollievo non essere obbligato a unirsi agli altri sette membri del club dell’Occidente collettivo. Ad ogni riunione la Russia si era sempre trovata in umiliante isolamento durante le deliberazioni del G8. Del resto l’adesione della Russia al club occidentale era stata offerta alla Russia di Boris Eltsin solo come contentino per la mancata ammissione alla NATO. La sospensione dal club nel 2014 risparmio’ a Putin la necessità di essere lui a porre fine a quelle che erano diventate riunioni profondamente sgradevoli e improduttive.
L’ultima seduta del G20, tenutasi in Indonesia nel novembre 2022, ha dimostrato che questo club risente molto della frattura geopolitica tra Russia-Cina da un lato e i membri del Collettivo occidentale dall’altro. L’acrimonia e la politicizzazione di ogni questione all’ordine del giorno hanno compromesso l’utilità di questi incontri. C’è da sorprendersi, quindi, che sia la Russia che la Cina abbiano scelto di non inviare i loro funzionari al vertice e che questa decisione sia arrivata sulla scia del grande successo dell’incontro dei BRICS in Sudafrica?
Il BRICS è proprio l’istituzione in via di formazione in cui il Sud globale può riunirsi da solo senza perdere tempo e fatica per difendersi dalle pressioni che gli Stati Uniti e i loro alleati portano in ogni incontro internazionale a cui partecipano.
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Essendo una delle due superpotenze nel mondo bipolare dell’epoca della Guerra Fredda, la Russia non era ovviamente un membro del Blocco dei Non Allineati, anche se cercava amici. L’URSS fornì una notevole assistenza finanziaria e militare ai movimenti indipendentisti delle colonie europee, soprattutto in Africa. Gli Stati appena liberati mandavano i loro giovani di talento a studiare a Mosca. I loro leader avevano spesso una forte affinità ideologica con il marxismo sovietico.
Il ruolo di primo piano di Mosca nella creazione e nell’espansione dei BRICS ha molte altre spiegazioni oltre alla perdita dello status di superpotenza e alla necessità imperativa di coltivare amici nel Sud globale.
I talk show della televisione di Stato russa ogni tanto mi danno nuove prospettive sulla Russia e sulla politica globale. Una di queste trasmissioni mi ha fatto capire che l’approccio della Russia al Sud globale è oggi drammaticamente diverso da quello dell’URSS nei confronti del Blocco dei Non Allineati e, più in generale, dei Paesi in via di sviluppo.
La profonda differenza è visibile nei discorsi di Vladimir Putin alle delegazioni africane in visita che hanno tenuto colloqui di alto livello a Mosca prima che la maggior parte di esse si recasse in Sudafrica per il raduno dei BRICS. Lo si vede di nuovo nel discorso che Putin ha tenuto al BRICS Business Forum. E lo si vede nel linguaggio della Dichiarazione che ha chiuso il Vertice BRICS.
Non sono solo i commentatori dei media occidentali a non cogliere il punto. Credo che nemmeno il leader del Partito Comunista della Federazione Russa Gennady Zyuganov lo capisca. Circondato da tutti gli rappresentanti del Terzo Mondo che arrivavano a Mosca, sembrava pensare di essere di nuovo ai bei tempi dell’Unione Sovietica.
Non è così. C’è qualcosa di molto nuovo in atto.
L’ideologia dell’URSS aveva una matrice occidentale. Il marxismo, con o senza le aggiunte o le distorsioni del leninismo, era profondamente radicato nel pensiero occidentale. Il denominatore comune [NDT: che il marxismo aveva ed ha con lo stesso liberalismo e, più in generale ma in parte, con il pensiero cristiano] è che tutte le persone sono uguali, e che lo sviluppo della società nel tempo segue lo stesso corso ovunque sulla terra.
Questo concetto trova riscontro nel globalismo e nel neoliberismo economico. Si riscontra anche nell’ideologia geopolitica neoconservatrice, il che non dovrebbe sorprendere nessuno visto che i primi ideologhi neocon di New York erano ex simpatizzanti comunisti, come ci racconta Francis Fukuyama nella sua storia del movimento.
Sotto la pressione delle sanzioni del 2014, poste a nome della “comunità internazionale”, e di quelle ancora più gravi che hanno fatto seguito all’inizio della “Operazione Militare Speciale” nel 2022, il Cremlino ora rifiuta categoricamente il globalismo della comunità internazionale dominata dagli Stati Uniti. La decisione che sta per essere presa di uscire dall’Organizzazione Mondiale del Commercio ne è la conferma.
La Russia oggi rifiuta categoricamente l’idea di un unico percorso di sviluppo per tutta l’umanità. Sostiene invece che ogni Paese dovrebbe svilupparsi in base alle proprie tradizioni e ai propri valori nazionali. Ciascun Paese deve essere libero di trovare la propria strada per realizzare il proprio potenziale economico e umano. Si tratta di una versione nuova e più completa del concetto che ogni Stato ha la propria religione, con cui i vicini non possono interferire, come sancito dalla Pace di Westfalia del 1648. Come sappiamo, la Russia e la Cina sostengono da tempo sulla scena mondiale il principio di non interferenza negli affari degli Stati sovrani.
NB: La Pace di Westfalia presupponeva un mondo di Stati sovrani, mentre l’Europa ha messo da parte questo principio quando la Comunità europea è diventata l’Unione europea.
La Russia si aspetta che questo nuovo approccio al Sud globale come difensore della sovranità e del carattere distintivo di ogni nazione la renda, insieme ai BRICS, un partner molto più attraente per il Sud globale di quanto lo sia stata l’URSS a suo tempo o di quanto possa esserlo oggi l’Occidente collettivo, con la sua arroganza e i suoi pregiudizi neocoloniali.