Translations below into French (Youri) and German (Andreas Mylaeus)
Avec le consentement des élites compradores de l’UE, les États-Unis désindustrialisent l’Europe. Prochaine étape :
la destruction de l’agriculture européenne.
Nous pouvons nous réjouir que les considérations électorales nationales conduisent parfois à de bons résultats en matière de politique étrangère, et pas seulement aux terribles résultats que nous voyons dans l’Amérique de M. Biden.
Il suffit de penser à la violente querelle entre la Pologne et l’Ukraine au sujet des exportations de céréales de ce pays, qui a été portée à la connaissance des médias mondiaux et de la communauté diplomatique lors de l’Assemblée générale des Nations unies cette semaine.
Sur l’estrade de l’Assemblée générale, le président Zelensky a critiqué des pays d’Europe de l’Est qui, il y a une semaine, ont défié la levée par l’Union européenne de l’interdiction temporaire d’entrée des céréales ukrainiennes dans l’UE le 15 et ont déclaré qu’ils continueraient unilatéralement à refuser l’entrée de ces matières premières. Avant même son intervention à l’ONU, l’Ukraine avait déclaré qu’elle poursuivrait les contrevenants, la Pologne, la Slovaquie et la Hongrie, devant l’Organisation mondiale du commerce pour violation des règles commerciales.
De son côté, le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a réagi à la télévision polonaise en déclarant que son pays ne fournirait plus d’armes à l’Ukraine. Le comité éditorial du Financial Times et d’autres grands médias occidentaux sont tombés des nues en entendant cette décision. Comme nous le savons tous, la Pologne a été le plus ardent défenseur de l’effort de guerre ukrainien, incitant les autres membres de l’UE à faire de même.
La Pologne a accepté de loin le plus grand nombre de réfugiés ukrainiens de la guerre. Elle a fourni à Kiev d’importantes quantités de matériel militaire provenant de son propre arsenal. Enfin, la Pologne a été le principal pays de transit pour la livraison d’armes et de munitions de l’OTAN à l’Ukraine à partir de ses centres de triage situés de l’autre côté de la frontière, en face de Lviv.
Personne n’a douté des raisons qui ont poussé le gouvernement polonais à opérer ce revirement politique : il est à la veille d’élections serrées dans moins d’un mois et il a besoin du soutien inconditionnel des agriculteurs polonais pour remporter la victoire. Ces derniers ont manifesté avec véhémence contre l’entrée des céréales ukrainiennes dans le pays, apparemment pour des destinations à l’étranger, mais qui restent de facto sur leur marché intérieur et sont vendues à des prix bien inférieurs aux coûts de production des agriculteurs polonais.
« Des élections serrées » ? J’ai évoqué cette question il y a plusieurs semaines sur ces pages et un lecteur m’a répondu en insistant sur le fait que le parti sortant, le parti Droit et Justice, radicalement anti-russe et nationaliste, devrait remporter les élections haut la main. Toutefois, les derniers sondages que j’ai entendus hier sur CNN indiquent que le parti Droit et Justice obtiendra un peu plus de 31 % des voix, tandis que le principal parti d’opposition, la Plate-forme civique, obtiendra 28 % des voix. Le parti Droit et Justice est pressenti pour former le prochain gouvernement uniquement parce qu’il a dans les coulisses un partenaire de coalition avec lequel il peut réunir une majorité au parlement. Dans ces conditions, je pense qu’il est juste de qualifier l’élection de « serrée » si Droit et Justice devait perdre le soutien des agriculteurs, qui sont plutôt politiquement bien organisés en Pologne.
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Il est particulièrement intéressant de noter que, dans sa fureur face au discours impertinent et insultant de Zelensky, Morawiecki a fait une observation que vous n’auriez pas entendue ou vue dans les médias occidentaux : à savoir que les céréales exportées par l’Ukraine le sont pour le compte des oligarques ukrainiens qui possèdent les terres agricoles.
Bien que courroucé, Morawiecki a néanmoins fait attention à ce qu’il disait, car il a omis de préciser que les céréales ukrainiennes exportées sont également produites en grande partie par des mastodontes agricoles américains qui possèdent aujourd’hui environ 28 % des terres agricoles en Ukraine et ne cessent d’augmenter leurs parts.
Il serait juste de dire que le scandale des exportations ukrainiennes de céréales via ses voisins de l’UE n’est pas que les céréales ne finissent pas dans les ports des pays les plus nécessiteux du monde, mais que les bénéficiaires de ces exportations sont les sociétés américaines et les escrocs ukrainiens, et non le peuple ukrainien et ses petits exploitants agricoles en particulier. Les principaux perdants sont les agriculteurs des petites, moyennes et grandes exploitations de l’UE, qui ne peuvent pas concurrencer les Ukrainiens en termes de prix, à la fois en raison des avantages naturels de leurs terres « noires », les plus fertiles d’Europe, et en raison de l’échelle industrielle qui a été introduite en Ukraine par les nouveaux propriétaires d’entreprises, nationaux et étrangers.
En plein conflit sur les céréales ukrainiennes, les médias occidentaux ont recueilli des informations sur d’autres produits agricoles ukrainiens qui ont suscité le mécontentement des agriculteurs de l’UE. La liste la plus longue a probablement été dressée par la Hongrie, qui cherche à interdire pratiquement tous les produits en provenance d’Ukraine. Pour leur part, la Bulgarie et la Roumanie se sont plaintes du miel ukrainien bon marché.
Pourtant, les plaintes concernant les prix abusifs des produits agricoles ukrainiens proviennent d’aussi loin que la France, où le principal problème est la viande de volaille ukrainienne, dont le prix est inférieur à la moitié des coûts de production en France. Cela s’explique en partie par le même problème de céréales bon marché, puisque les poulets sont des sacs de céréales ambulants : deux kilogrammes de blé donnent un kilogramme de poulets de chair. Mais le moteur supplémentaire des prix à l’exportation ukrainiens est l’échelle de production. La télévision française a récemment mis en évidence le fait que le plus grand exportateur de viande de volaille vers la France, achetée par les programmes de cantines scolaires et par les grandes chaînes de distribution, est un complexe ukrainien qui élève un million de poulets à la fois et dont l’intégration verticale va des intrants céréaliers aux couvoirs, en passant par l’abattage et l’emballage réfrigéré des poulets éviscérés. En revanche, l’éleveur de poulets moyen en France n’élève que 50 000 poulets. Il serait intéressant de savoir à qui appartient exactement ce complexe industriel de production de poulets en Ukraine.
Si les Français n’interdisent pas ces importations, leur agriculture nationale en souffrira beaucoup. En d’autres termes, les exploitations agricoles feront faillite. Que le capital américain soit ou non à l’origine de la guerre des poulets contre la France, vous pouvez être sûr que Washington ne se préoccupe pas des dommages causés à l’agriculture française par le « libre-échange » avec l’Ukraine pour tous les produits de base qu’il promeut avec les institutions de l’UE à Bruxelles.
Mit der Duldung der Kompradoren-Eliten der EU sind die USA dabei, Europa zu deindustrialisieren. Als nächstes steht die Zerstörung der europäischen Landwirtschaft auf dem Programm
Wir können dankbar sein, dass innenpolitische Wahlerwägungen manchmal zu guten Ergebnissen auf außenpolitischer Ebene führen und nicht nur zu den schrecklichen Ergebnissen, die wir in Mr. Bidens Amerika sehen.
Ich denke dabei an den dramatischen Streit zwischen Polen und der Ukraine über die Getreideexporte des Landes, der diese Woche in der Generalversammlung der Vereinten Nationen den Medien und der diplomatischen Gemeinschaft vor Augen geführt wurde.
Auf dem Podium der Generalversammlung wetterte Präsident Zelensky gegen ungenannte osteuropäische Länder, die sich vor einer Woche über die Aufhebung des vorübergehenden Einfuhrverbots für ukrainisches Getreide in die EU am 15. Januar hinweggesetzt hatten, und erklärt hatten, sie würden die Einfuhr dieser Waren auch weiterhin einseitig verweigern. Schon vor seinem Auftritt bei der UNO hatte die Ukraine angekündigt, dass sie die Verursacher, Polen, die Slowakei und Ungarn, bei der Welthandelsorganisation wegen Verletzung der Handelsregeln verklagen werde.
Der polnische Ministerpräsident Mateusz Morawiecki reagierte seinerseits im polnischen Fernsehen und erklärte, dass sein Land keine Waffen mehr an die Ukraine liefern werde. Den Redaktionen der Financial Times und anderer westlicher Mainstream-Medien klappten die Kinnladen herunter, als sie diese Entscheidung hörten. Wie wir alle wissen, war Polen der eifrigste Unterstützer der ukrainischen Kriegsanstrengungen und drängte andere EU-Mitglieder dazu, ihren Teil beizutragen.
Polen hat die bei weitem größte Zahl ukrainischer Kriegsflüchtlinge aufgenommen. Es hat erhebliche Mengen an militärischem Material aus seinem eigenen Arsenal an Kiew geliefert. Und Polen war das wichtigste Transitland für die Lieferung von NATO-Waffen und Munition an die Ukraine von seinen inländischen Umschlagplätzen jenseits der Grenze bei Lwiw (Lemberg).
Niemand zweifelt daran, warum die polnische Regierung diese Kehrtwende vollzogen hat: In weniger als einem Monat stehen knappe Wahlen an, und sie braucht die volle Unterstützung der polnischen Landwirte, um einen Sieg zu erringen. Diese Landwirte haben lautstark gegen das ukrainische Getreide demonstriert, das angeblich für das Ausland bestimmt ist, de facto aber auf dem heimischen Markt bleibt und zu Preisen verkauft wird, die weit unter den Produktionskosten der polnischen Landwirte liegen.
“Knappe Wahlen”? Ich habe dieses Thema bereits vor einigen Wochen auf diesen Seiten erwähnt, und es kam ein Kommentar von einem Leser zurück, der darauf bestand, dass die amtierende, radikal antirussische und nationalistische Partei Recht und Gerechtigkeit die Wahlen voraussichtlich deutlich gewinnen werde. Die neuesten Umfragen, die ich gestern auf CNN gehört habe, deuten jedoch darauf hin, dass die Partei Recht und Gerechtigkeit knapp über 31 % der Stimmen erhalten wird, während die führende Oppositionspartei, die Bürgerplattform, 28 % der Stimmen erhalten wird. Die Partei Recht und Gerechtigkeit soll nur deshalb die nächste Regierung bilden können, weil sie einen Koalitionspartner in Aussicht hat, mit dem sie eine Mehrheit im Parlament bilden kann. Unter diesen Umständen ist es meiner Meinung nach gerechtfertigt, die Wahl als “knapp” zu bezeichnen, wenn Recht und Gerechtigkeit die Unterstützung der Landwirte verlieren würde, die in Polen politisch recht gut organisiert sind.
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Besonders interessant ist, dass Morawiecki in seiner Wut über die unverschämte und beleidigende Rede Zelenskys eine Bemerkung fallen ließ, die man sonst in den westlichen Medien nicht gehört oder gesehen hätte: nämlich dass das Getreide, das die Ukraine exportiert, für die ukrainischen Oligarchen bestimmt ist, denen das Ackerland gehört.
Trotz seiner Verärgerung achtete Morawiecki auf seine Worte, denn er verschwieg, dass das ukrainische Getreide, das exportiert wird, zu einem großen Teil auch von amerikanischen Agrarkonzernen produziert wird, die inzwischen etwa 28 % der landwirtschaftlichen Nutzfläche in der Ukraine besitzen und ihre Anteile ständig erhöhen.
Man kann mit Fug und Recht behaupten, dass der ganze Skandal um die ukrainischen Getreideexporte über die EU-Nachbarn nicht darin besteht, dass das Getreide nicht in den Häfen der bedürftigsten Länder der Welt landet, sondern darin, dass die Nutznießer der Exporte US-Konzerne und ukrainische Gauner sind und nicht das ukrainische Volk und vor allem seine Kleinbauern. Die Hauptverlierer sind die Landwirte kleiner, mittlerer und großer Betriebe in der EU, die mit den Ukrainern preislich nicht konkurrieren können, und zwar sowohl wegen der natürlichen Vorteile derer “Schwarzerde”-Böden, der fruchtbarsten in Europa, als auch wegen des industriellen Maßstabs, der in der Ukraine von den neuen in- und ausländischen Unternehmen eingeführt wurde.
Inmitten des Streits um ukrainisches Getreide haben westliche Medien Leckerbissen über andere ukrainische Agrarerzeugnisse aufgeschnappt, die bei den Landwirten in der EU für Unmut gesorgt haben. Die wohl längste Liste hat Ungarn zusammengestellt, das praktisch alle Produkte aus der Ukraine verbieten will. Bulgarien und Rumänien haben sich ihrerseits über den billigen ukrainischen Honig beschwert.
Und doch kommen die Beschwerden über den Verdrängungswettbewerb bei ukrainischen Agrarprodukten bis nach Frankreich, wo es vor allem um ukrainisches Geflügelfleisch geht, dessen Preis in Frankreich weniger als die Hälfte der Erzeugerkosten beträgt. Dies ist zum Teil auf das gleiche Problem mit dem billigen Getreide zurückzuführen, denn Hühner sind wandelnde Getreidesäcke: Für zwei Kilogramm Weizen erhält man ein Kilogramm Masthähnchen. Ein weiterer Grund für die ukrainischen Exportpreise ist jedoch der Umfang der Produktion. Im französischen Fernsehen wurde kürzlich gezeigt, dass der größte Exporteur von Geflügelfleisch an Frankreich, dessen Fleisch sowohl von Schulspeisungsprogrammen als auch von großen Einzelhandelsketten gekauft wird, ein ukrainischer Komplex ist, der jeweils eine Million Hühner aufzieht und der über eine vertikale Integration verfügt, die von der Getreideversorgung über die Brütereien bis hin zur Schlachtung und Kühlverpackung der ausgenommenen Hühner reicht. Im Gegensatz dazu hält ein durchschnittlicher Hühnerhalter in Frankreich nur 50.000 Tiere. Es wäre interessant zu wissen, wem genau dieser industrielle Hühnerkomplex in der Ukraine gehört.
Wenn die Franzosen solche Importe nicht verbieten, wird ihre heimische Landwirtschaft stark leiden. Einfach ausgedrückt: Die Betriebe werden bankrott gehen. Unabhängig davon, ob amerikanisches Kapital hinter dem Hühnerkrieg gegen Frankreich steckt oder nicht, können Sie sicher sein, dass Washington sich keine Sorgen über den Schaden macht, der der französischen Landwirtschaft durch den von ihm und den EU-Institutionen in Brüssel geförderten “Freihandel” mit der Ukraine bei allen Rohstoffen entstehen wird.